Les consommateurs ont acheté moins de maisons, moins de véhicules, et moins... de BlackBerry cet automne. Comme si le fait d'avoir un téléphone dernier cri était le cadet de leurs soucis au moment où les mauvaises nouvelles économiques se bousculent.

Les consommateurs ont acheté moins de maisons, moins de véhicules, et moins... de BlackBerry cet automne. Comme si le fait d'avoir un téléphone dernier cri était le cadet de leurs soucis au moment où les mauvaises nouvelles économiques se bousculent.

Research in Motion [[|ticker sym='T.RIM'|]], le fabricant ontarien de l'appareil, a averti les actionnaires de s'attendre à un chiffre d'affaires et des profits moindres que prévu pour le troisième trimestre terminé le 29 novembre. Les ventes devraient atteindre 2,6 millions d'unités, 300 000 de moins qu'anticipé.

Malgré son ampleur, cette révision à la baisse n'a pas ébranlé Deepak Chopra, analyste chez Genuity Capital Market à Toronto. «Ils avaient établi leurs prévisions à la fin septembre et l'économie a connu tout un repli depuis, donc ce n'est pas si surprenant dans ce contexte», a-t-il dit à La Presse Affaires.

Les marchés n'ont pas non plus été estomaqués par cette annonce faite tard mardi soir. Le titre de RIM a gagné 5,25% hier à la Bourse de Toronto, après avoir reculé en cours de séance, pour clôturer à 48,90$. Il est néanmoins bien loin de son sommet de 150,30$ atteint en juin dernier.

Cette performance boursière de RIM pourrait aussi avoir été stimulée par l'offre d'achat hostile faite hier sur Certicom [[|ticker sym='T.CIC'|]], une PME ontarienne spécialisée dans les technologies de protection de données. RIM a offert 1,50$ par action – environ 66 millions de dollars au total –, ce qui a fait bondir de plus de 87% le titre de sa proie hier. Il a fini la journée à 1,59$.

Bourses

La Bourse de Toronto a terminé la séance presque au neutre, après avoir enregistré un recul de plus de 200 points en milieu de journée. L'indice S&P/TSX a perdu 30,85 points, ou 0,4%, pour clôturer à 8297 points. Il avait quelque peu reculé la veille, après sa chute abrupte de 9,3% de lundi.

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a poursuivi sur sa lancée de mardi, pour clôturer en hausse de 2,05%, à 8592 points. Le NASDAQ, à dominante technologique, a gagné 42,58 points pour finir à 1492 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a de son côté a avancé de 2,58% (21,93 points) à 871 points.

«Le marché a accusé coup après coup les mauvaises nouvelles sur l'économie et les résultats d'entreprises, poussant et tirant les actions à la hausse et à la baisse», ont noté les analystes de Charles Schwab.

Le marché a dû encaisser de mauvais chiffres de l'emploi, le rapport du cabinet ADP montrant que le chômage continue de monter aux États-Unis, avec la suppression de 250 000 emplois en novembre dans le secteur privé, mais aussi le ralentissement de l'activité dans les services.

Mais en fin de journée, les investisseurs ont semblé retenir la hausse de 15% des ventes de Noël réalisée en début de semaine sur l'internet, lors du «cyberlundi», qui a soutenu le secteur de la distribution.

Le marché a aussi gardé un oeil du côté des constructeurs automobiles: le syndicat de l'automobile UAW s'est plié à l'idée de devoir faire des sacrifices pour sauver les constructeurs de Detroit. Ford [[|ticker sym='F'|]] a avancé de 5,56% à 2,85$ et General Motors [[|ticker sym='GM'|]] de 1,03% à 4,90$.

À Toronto, le sous-indice du secteur énergétique a reculé hier de 1,63%. EnCana Corp. [[|ticker sym='T.ECA'|]] a perdu 1,06$, à 52,88$ et Petro-Canada [[|ticker sym='T.PCA'|]], 36 cents, à 26,95$.

À l'opposé, l'indice du secteur financier a grimpé de 1,62% tandis que les investisseurs attendent la publication des résultats de la CIBC [[|ticker sym='T.CM'|]], de la Banque Nationale [[|ticker sym='T.NA'|]] et de la Banque TD [[|ticker sym='T.TD'|]] aujourd'hui et ceux de la Banque Royale demain.

Le dollar canadien a perdu 0,16$US pour clôturer à 79,78 cents US.

Le baril de pétrole a pour sa part reculé de 17 cents sur le New York Mercantile Exchange.

Avec Agence France-Presse