Ce sont 150travailleurs résignés qui ont assisté lundi à l'assemblée spéciale du Syndicat des travailleurs de la mine d'amiante Bell de Thetford Mines, qui fermera ses portes en avril 2008 car son propriétaire, la société minière Mazarin, n'a pas l'intention de continuer à l'exploiter.

Ce sont 150travailleurs résignés qui ont assisté lundi à l'assemblée spéciale du Syndicat des travailleurs de la mine d'amiante Bell de Thetford Mines, qui fermera ses portes en avril 2008 car son propriétaire, la société minière Mazarin, n'a pas l'intention de continuer à l'exploiter.

«Comment nous voyons l'avenir? Il n'y en a plus d'avenir dans l'amiante! Le marché mondial n'est pas mauvais mais, malgré des coupures salariales de 5 $ l'heure et une mine qui opérait six mois par année seulement, on n'arrive pas à concurrencer des pays comme la Russie, le Brésil ou le Zimbabwe», lance Claude Lachance, un résidant d'Adstock qui travaille chez Bell depuis 32 ans.

Exil

Comme certains de ses 200 confrères de travail dont la moyenne d'âge est de 54 ans, Claude Lachance pense quitter la région de Thetford Mines pour dénicher un emploi qui le mènera jusqu'à la retraite.

«J'ai 52 ans et je gagnais 19,50 $ l'heure. Je ne trouverai pas un emploi comme ça en région. Je pense m'exiler pour un an ou deux, peut-être en Alberta mais peut-être aussi en Afrique puisque j'ai des amis qui travaillent à monter des mines de diamants par là», explique-t-il.

Âgé de 55 ans et employé des mines depuis trois décennies, Gilles Vallée sait lui aussi qu'il aura beaucoup de difficulté à trouver un emploi. «Et il faut être réaliste, je ne vais pas retourner à l'école à mon âge. De toute façon, qui voudra m'engager?»

Régime de retraite

Les travailleurs ayant assisté à la réunion d'hier s'inquiétaient beaucoup pour leur régime de retraite.

Le président du syndicat, Yves Poulin, leur a toutefois assuré que le régime était en surplus et qu'ils ne risquaient pas de vivre le calvaire des travailleurs de la mine Jeffrey d'Asbestos, qui ont subi des coupures draconiennes dans leurs prestations.

«Pendant les quatre années qui restent avant que j'atteigne l'âge de la retraite, je ne cotiserai pas au régime. En bout de ligne, ça signifie qu'il y aura quand même une baisse dans mes prestations», précise toutefois Gilles Vallée.

Démantèlement

D'autre part, le syndicat a signalé lundi qu'il tenterait de s'assurer que les installations de la mine Bell ne soient pas démantelées à la fin des activités, en avril.

«On ne veut pas qu'ils vendent la machinerie et le concasseur et on ne veut pas non plus qu'ils arrêtent les pompes. Par contre, s'ils vendent la mine à Bernard Coulombe, c'est correct», a lancé Yves Poulin en référence à l'éventualité de voir le propriétaire de la mine Jeffrey se porter acquéreur de Bell.

«Pour les travailleurs, toutes les éventualités sont acceptables pour que les opérations reprennent, que ce soit Simon Dupéré, de LAB Chrysotile, ou Bernard Coulombe qui achète la mine. Cependant, M. Dupéré nous a clairement indiqué qu'ils n'était pas intéressé», conclut le président du syndicat.