Certifié depuis lundi pour tous les avions par la Federal Aviation Agency, de Washington, l'aéroport international de Plattsburgh a vu voler un premier petit coucou.

Certifié depuis lundi pour tous les avions par la Federal Aviation Agency, de Washington, l'aéroport international de Plattsburgh a vu voler un premier petit coucou.

Quatre appareils Beechcraft d'une capacité d'une quinzaine de passagers ont en fait décollé hier de Plattsburgh, en direction de Boston, Burlington et Albany, mais sans avoir fait le plein de clients, loin de là.

Le directeur général de l'aéroport, Roger Sorrell, prévoit 200 passagers par semaine, mais la clientèle devrait tripler l'automne prochain, a-t-il ajouté à La Presse.

Malgré tout, l'aéroport de Plattsburgh vient d'entreprendre des négociations avec six ou sept transporteurs, souligne le président du conseil, le Dr Robert Heins. «Trois ou quatre transporteurs pourraient ainsi inaugurer des vols l'automne prochain», déclare Roger Sorrell.

La vice-présidente de la chambre de commerce de Plattsburgh, Sue Matton, prévoit «des annonces d'ici la fin de l'année».

Des transporteurs au rabais pourraient ainsi offrir des vols pour la Floride au prix d'environ 99 $ US, souhaite Sue Matton.

Des compagnies de vols nolisés, avec de plus gros avions, pourraient de leur côté aller jusqu'aux Bahamas ou au Mexique, deux fois par mois, dit-elle. Et d'autres offriraient des vols vers des aéroports comme New York.

«Ça va dépendre des compagnies, mais on souhaite avoir des vols à des prix beaucoup plus bas qu'à l'aéroport de Montréal», ajoute Sue Matton.

Plattsburgh veut devenir «l'aéroport américain de Montréal» grâce au bilinguisme et aux bas prix.

Les gouvernements de Washington et d'Albany, la capitale de l'État de New York, ont aidé l'aéroport de Plattsburgh à déménager sur l'ancienne base militaire et à y investir 28 M$ US, a déclaré le maire de la ville, Don Kasprzak.

D'ici quatre ans, l'aéroport pourrait profiter d'une aide additionnelle de 15 millions, ajoute Roger Sorrell. Faut-il rappeler qu'Ottawa a investi 1 milliard à Mirabel, mais que l'aéroport a échoué.

C'est CommutAir, affilié au transporteur Continental, qui dessert actuellement Plattsburgh, mais son service prendrait fin en septembre prochain, à l'arrivée d'un concurrent, ajoute le maire. Ce dernier espère que «les amis canadiens profiteront de l'aéroport, mais aussi des magasins et des hôtels de Plattsburgh».

Le Dr Heins souhaite que les Canadiens «se sentiront à la maison à l'aéroport bilingue de Plattsburgh. Durant les années 50-60, plus de 25 000 Canadiens fréquentaient les plages de Plattsburgh», enchaîne Robert Heins.

Déjà le site web de l'aéroport de Plattsburgh reçoit 35 000 visites par jour et le huard canadien monte en flèche, ajoute-t-il. L'aéroport de Burlington, au Vermont, compte de 30% à 40% de Canadiens parmi sa clientèle, mais Plattsburgh est plus proche de Montréal et de la Rive-Sud, souligne Robert Heins.

Plattsburgh peut offrir de meilleures aubaines que Burlington, croit aussi Roger Sorrell, comme le stationnement gratuit.

Tout gratuit qu'il soit, le stationnement était presque désert hier, de même que l'aérogare flambant neuve. Le préposé au comptoir de Hertz n'avait pas trouvé son premier client encore. Et pas de casse-croûte disponible pour faire patienter les curieux et les envoyés spéciaux des médias.

Malgré tout, deux VUS de la police se sont pointés, avec un chien dépisteur, sécurité oblige.

Plattsburgh se trouve à 110 km du centre-ville de Montréal et, pour un aller-retour en auto, il en coûte sans doute aussi cher que le taxi pour Montréal-Trudeau.

Le PDG de l'aéroport de Montréal, James Cherry, s'est plaint de la concurrence subventionnée de Plattsburgh le mois dernier, mais n'a pas voulu répéter ses commentaires lundi.