Les patrons sont les gens les plus heureux au travail, selon le sondage d'un site spécialisé dans la mesure de différents aspects du bonheur.

Les patrons sont les gens les plus heureux au travail, selon le sondage d'un site spécialisé dans la mesure de différents aspects du bonheur.

Le site Internet québécois IRB (pour Indice relatif du bonheur), fondé par le consultant en marketing Pierre Côté, a posé ses propres questions à près de 12 000 répondants entre le 14 novembre et le 26 avril, pour en arriver à dresser un palmarès des situations professionnelles en fonction du bonheur qu'elles procurent.

Les «directeurs», catégorie regroupant différents types de cadres, arrivent tout au haut d'une liste de 35 situations, dont la retraite, le statut d'étudiant et des métiers divers.

Les retraités suivent les patrons de près, les enseignants arrivent en troisième position et les comptables en quatrième. Des résultats qui défient les idées communes.

«Les médias se concentrent sur ce qui va moins bien», raisonne Pierre Côté pour expliquer que les dirigeants, perçus comme confrontés à des situations de stress et à des crises, se sentent en fait particulièrement épanouis.

Il met le «bonheur patronal» en relation avec une enquête antérieure de l'IRB sur le lien entre travail et bonheur: les gens les plus heureux avaient un métier valorisant, où ils étaient reconnus, où ils continuaient à apprendre et d'où ils tiraient un revenu élevé.

«Quand on augmente le niveau de responsabilité, l'indice de bonheur est beaucoup plus élevé», résume M. Côté. Il ressort aussi de ses différentes enquêtes que les gens plus riches s'évaluent comme plus heureux.

Quant aux enseignants, souvent décrits comme ballotés d'une tâche à l'autre et débordés, leur score pourrait s'expliquer par la passion du métier.

«On dit souvent que l'enseignement est une vocation, avance M. Côté. Et qui dit vocation dit passion. Or, la passion est une source de pur bonheur.»

La troisième place des retraités pourrait tenir à la sérénité et la spiritualité associées à l'âge mur.

En quatrième position, les comptables pourraient renforcer le dicton selon lequel les gens heureux n'ont pas d'histoire, plaisante Pierre Côté. Plus sérieusement, il indique que la profession comptable comporte un haut niveau de responsabilité.

Les professionnels de la santé occupent la neuvième position, les étudiants la douzième, les artistes la seizième (ce qui pourrait tenir à la précarité de leurs conditions de travail) et les avocats la vingt-septième.

Les caissiers et les citoyens sans emploi occupent le bas de la liste, respectivement en trente-quatrième et trente-cinquième positions.

Le site IRB se donne pour but de faire du bonheur une variable quantifiable, au même titre que les indicateurs économiques. Il compose ses propres questions, dans un esprit d'autoévaluation des visiteurs, qui y répondent en ligne.

«La seule façon de savoir si quelqu'un est heureux est de lui demander», soutient Pierre Côté, disant baser cette thèse sur des travaux menés à l'Université Carleton. Selon lui, personne n'avait jusqu'à maintenant tenté de quantifier le bonheur des gens par l'autoévaluation.

Un nombre minimum de répondants était requis pour prendre en compte une catégorie professionnelle, et les résultats ont été pondérés par des spécialistes en démographie, indique M. Côté.

Quatre cent trente-neuf cadres ont répondu au sondage, publié à la veille de la Journée internationale des travailleurs et travailleuses.