«Ça prend un grand coup de balai dans l'industrie forestière.» Il faut réduire le coût d'approvisionnement en bois, estime le grand patron de Cascades Alain Lemaire, ce qui nécessite une réorganisation de l'industrie.

«Ça prend un grand coup de balai dans l'industrie forestière.» Il faut réduire le coût d'approvisionnement en bois, estime le grand patron de Cascades Alain Lemaire, ce qui nécessite une réorganisation de l'industrie.

«Le marasme part des scieries, dit André Lemaire. Elles sont trop petites. On a une scierie par village. Il faut qu'il y ait une rationalisation comme ce qui a été proposé en Gaspésie. Il faut commencer par là. Avoir des scieries efficaces, modernes, bien situées, c'est-à-dire proches des moulins pour éviter le plus de transport possible.»

Le grand patron de Cascades comprend que la rationalisation des scieries est une décision difficile à prendre sur le plan politique. Pour de nombreux villages, la scierie est au cur de l'économie.

«Oui ça va faire mal à des petits villages, oui ça va faire mal à des MRC. Mais qu'est-ce qu'on veut: être plus fort demain ou mourir à petit feu?»

Quand on fait remarquer à M. Lemaire que l'industrie est en bonne partie responsable de ses malheurs, qu'elle n'a pas réinvesti dans la modernisation de ses usines quand elle en avait les moyens, il reconnaît qu'il y a eu de la mauvaise gestion. Il souligne cependant que même les usines modernes éprouvent des difficultés, comme c'est le cas de celle construite par Domtar, à Windsor.

«Il faut dire qu'il y a d'autres problèmes là. Ce n'est pas vrai que ce n'est pas une usine moderne, ça. Mais lorsque vous avez un coût de matière première, à titre d'exemple, à 150$ et qu'au Brésil ça en coûte 50$, comment tu fais pour compétitionner?»

Alain Lemaire a coprésidé le Groupe-conseil sur l'avenir économique de l'industrie forestière. Il est plutôt critique à l'égard du plan d'aide annoncé par le ministre Bachand en octobre dernier. Ce plan ne contenait aucune subvention à l'industrie, comme il le préconisait, misant plutôt sur une formule de prêts et de garantie de prêts.

«Je suis déçu de la tournure des événements parce que le gouvernement n'a pas fait autant que l'industrie avait besoin. Moi j'aurais préféré un programme d'investissement pour aider les papetières à se relancer, parce que les papetières n'ont pas beaucoup de fonds. Comment contracter un prêt quand on n'a pas d'argent pour payer l'épicerie?»