Innergex Énergie renouvelable (T.INE) a inscrit jeudi ses actions à la Bourse de Toronto, mais l'entreprise de Longueuil, qui espérait récolter 180 millions de dollars, a dû se contenter de 115 millions.

Innergex Énergie renouvelable [[|ticker sym='T.INE'|]] a inscrit jeudi ses actions à la Bourse de Toronto, mais l'entreprise de Longueuil, qui espérait récolter 180 millions de dollars, a dû se contenter de 115 millions.

Les marchés ont été difficiles au cours des dernières semaines, a expliqué hier le président et chef de la direction de l'entreprise, Michel Letellier, au cours d'un entretien avec La Presse Affaires.

En conséquence, les membres de la direction et les investisseurs institutionnels qui étaient déjà actionnaires de l'entreprise ont augmenté leur participation d'un peu moins de 50% à 55,5%.

Ces investisseurs institutionnels, qui soutiennent l'entreprise depuis ses débuts, en 1990, quand elle s'est lancée dans le développement de petites centrales hydroélectriques, ont fait la différence entre l'inscription à la Bourse et la vente pure et simple de l'entreprise à un concurrent.

«On a eu plusieurs offres d'achat», assure M. Letellier, qui croit que la vente d'Innergex aurait probablement rapporté plus que 11$ l'action, le prix de la première émission publique d'actions.

Émis à 11$, le titre d'Innergex a terminé sa première journée d'existence sur le marché à 10,92$, en baisse de 8 cents.

En plus des membres de la direction, les principaux actionnaires d'Innergex sont la Caisse de dépôt (10,8%), le Régime des rentes du Mouvement Desjardins, la Sun Life, TD Capital et Kruger Master Trust.

Aujourd'hui, la production hydroélectrique compte pour seulement la moitié des revenus d'Innergex, l'autre moitié provenant de l'exploitation de parcs éoliens.

Le secteur éolien, actuellement en plein essor au Canada et aux États-Unis, devrait prendre encore plus de place dans le bilan de l'entreprise.

«Actuellement, il y a plus de potentiel de développement dans l'éolien mais c'est clair que l'hydroélectricité reste intéressant pour nous», précise M. Letellier.

Innergex Énergie renouvelable produit directement 39,7 mégawatts d'électricité et 293 autres mégawatts, qui font déjà l'objet de contrat de vente à long terme, sont en développement.

L'entreprise a aussi des projets pour produire plus de 1510 mégawatts supplémentaires, dont 322,5 mégawatts ont été offerts à Hydro-Québec dans le cadre du deuxième appel d'offres pour l'achat de 2000 mégawatts d'énergie éolienne.

Innergex et son partenaire, TransCanada Energy, ont déjà remporté le plus gros morceau du premier appel d'offres d'Hydro, soit 740 des premiers 1000 mégawatts d'énergie éolienne qui doivent être produits en Gaspésie.

Le prix moyen de cette énergie était de 8,5 cents le kilowattheure. Hydro-Québec devrait préciser au début de 2008 le prix moyen offert par les participants à son deuxième appel d'offres, mais on sait déjà qu'il sera substantiellement plus élevé.

Selon le patron d'Innergex, le prix des turbines a bondi de 30 à 50% depuis le premier appel d'offres d'Hydro-Québec, et comme les turbines comptent pour entre 60 et 70% du coût d'un projet éolien, le prix de revient augmentera.

Innergex Énergie renouvelable a cédé sa participation dans deux des parcs éoliens déjà construits en Gaspésie au fonds de revenus Innergex Énergie, en échange d'une participation de 16,1% dans le fonds dont les parts s'échangent à la Bourse de Toronto depuis 2002.

Le président et chef de la direction de la nouvelle venue à la Bourse de Toronto croit qu'il y a toujours de l'avenir pour les fonds de revenus, malgré les nouvelles règles fiscales qui les rendront imposables à partir de 2011.