Un choc inattendu sur les marchés boursiers internationaux déjà nerveux, aurait un profond impact sur l'économie canadienne, et pourrait même menacer la survie de certaines entreprises, a affirmé jeudi un rapport de la Banque du Canada.

Un choc inattendu sur les marchés boursiers internationaux déjà nerveux, aurait un profond impact sur l'économie canadienne, et pourrait même menacer la survie de certaines entreprises, a affirmé jeudi un rapport de la Banque du Canada.

Ces conclusions, qui se trouvent dans la revue semestrielle du système financier de l'institution, expliquent la décision de la Banque du Canada, qui a abaissé son taux directeur, mardi, d'un quart de point de pourcentage.

La banque avait justifié cette baisse en indiquant que «les marchés financiers internationaux continuent d'être éprouvés» et que «ces difficultés se sont accentuées depuis la mi-octobre (...) et devraient se poursuivre pour une période plus longue».

La revue répète ses inquiétudes quant à la tourmente des marchés financiers et à l'impact de la crise du crédit sur le coût et la disponibilité des prêts dont les entreprises pourraient avoir besoin pour se développer.

Le ralentissement de l'économie américaine nuit déjà aux producteurs canadiens, comme ceux de l'industrie forestière.

Le secteur canadien de l'habitation n'est pas aux prises avec une telle crise, précise la banque centrale dans son rapport publié jeudi.

Le rapport de la banque centrale se questionne ensuite sur ce qui pourrait arriver si les marchés boursiers devaient être touchés par un choc inattendu, comme une autre importante détérioration du marché américain du logement.

Un tel incident ébranlerait la confiance des consommateurs de façon plus générale, affirme la banque, et ses effets seraient ressentis à travers l'économie américaine.

Cela pourrait mener à une vente de feu d'actifs pour répondre à des appels de marge, exacerber le problème de resserrement du crédit, et engendrer non seulement un ralentissement économique aux États-Unis, mais ralentir la croissance mondiale au point de réduire la demande et les prix des ressources naturelles canadiennes.

«Il est peu probable que ce scénario se concrétise», affirme le rapport.

«Mais si tel était le cas, le ralentissement économique plus marqué que prévu aux États-Unis, et peut-être aussi dans le monde, conjugué à la baisse des prix des produits de base et à une appréciation inattendue du huard, entamerait la rentabilité des exportateurs canadiens et amplifierait les tensions s'exerçant sur les entreprises, les ménages et les institutions financières du pays.»

Si ce scénario devait se présenter, certaines entreprises canadiennes pourraient éprouver de la difficulté à obtenir du financement de la part des banques ou d'autres institutions. «La viabilité de nombreuses firmes pourrait s'en trouver menacée», conclut la revue de la banque.