Une minorité d'entreprises canadiennes inscrites en Bourse se sont fixées des objectifs clairs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, révèle un rapport du Conference Board dévoilé mercredi.

Une minorité d'entreprises canadiennes inscrites en Bourse se sont fixées des objectifs clairs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, révèle un rapport du Conference Board dévoilé mercredi.

Tout juste 25 % des 88 sociétés qui ont accepté de répondre à l'enquête Carbon Disclosure Project 2007 sont dotées d'un plan précis de réduction des émissions, indique le document.

Pour justifier leur inaction, plusieurs sociétés ont invoqué l'absence de réglementation claire à cet effet. A leur yeux, le mutisme d'Ottawa constitue «une entrave majeure à la mise en oeuvre d'une stratégie de réduction des émissions et à l'évaluation des coûts potentiels de conformité», résume le Conference Board.

Les dirigeants semblent avoir une opinion pour le moins partagée quant à l'importance pour leurs entreprises de combattre les gaz à effet de serre. Pas moins de 88 % des répondants au sondage ont estimé que les changements climatiques présentaient des risques financiers, tandis que 86 % y voyaient des occasions à saisir.

Plus de soixante % des entreprises qui ont pris part au Carbone Disclosure Project (CDP) ont mis sur pied un système de gestion des émissions en bonne et due forme, une augmentation par rapport à l'année dernière.

Le CDP est l'initiative de 315 investisseurs institutionnels mondiaux, y compris 30 du Canada, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec. En février, le CDP a demandé à 2400 sociétés établies un peu partout dans le monde, dont les 200 plus importantes inscrites à la Bourse de Toronto, de divulguer des renseignements sur les changements climatiques et les émissions de carbone.

«Comme d'autres grands investisseurs, la Caisse souhaite obtenir un portrait clair des activités des entreprises (en ce qui a trait aux émissions)», affirme dans le rapport le président et chef de la direction de l'institution, Henri-Paul Rousseau.

Des 200 sociétés sollicitées, 45 % ont répondu à l'enquête, comparativement à 28 % lors de la précédente édition, il y a un an. Plus des trois quarts des 50 plus grandes entreprises canadiennes ont participé.

«Compte tenu de la pertinence stratégique des changements climatiques en affaires, il est préoccupant que plusieurs entreprises continuent d'ignorer les demandes des investisseurs derrière le CDP ou fournissent des renseignements limités», ont écrit les auteurs du rapport.

Le Conference Board a désigné 16 chefs de file pour souligner leur transparence sur la question, parmi lesquelles on trouve Alcan, Gaz Métro, Suncor Energy, Enbridge Technology, EnCana, la Banque Royale, la CIBC, BCE, Telus et Alimentation Couche-Tard.