Petro-Canada (T.PCA), troisième société pétrolière au pays, et ses partenaires vont consacrer 26,2 milliards à un projet dans les sables bitumineux du nord de l'Alberta, projet qui sera l'un des plus coûteux au monde dans le domaine énergétique.

Petro-Canada [[|ticker sym='T.PCA'|]], troisième société pétrolière au pays, et ses partenaires vont consacrer 26,2 milliards à un projet dans les sables bitumineux du nord de l'Alberta, projet qui sera l'un des plus coûteux au monde dans le domaine énergétique.

On prévoit que le projet Fort Hills produira 280 000 barils de pétrole par jour à partir de sables bitumineux d'ici 2014 tandis que la production commencera au deuxième trimestre de 2012, a précisé jeudi la compagnie de Calgary.

Ce projet, dont la mise en oeuvre aura nécessité cinq années de travail, puisera dans des réserves pétrolières qui ne le cèdent qu'à celles de l'Arabie Saoudite.

Les producteurs se tournent vers des sources non conventionnelles de pétrole telles que les sables bitumineux de l'Alberta pour refaire leurs réserves au moment où des gisements plus faciles à exploiter se font plus rares et plus coûteux à trouver.

L'instabilité au Nigeria, un pays producteur, et les initiatives de la Russie et du Venezuela pour prendre le contrôle de projets énergétiques des compagnies étrangères font du Canada une solution de remplacement attrayante.

«C'est une source sûre de pétrole», indique Chris Feltin, un analyste de la maison de courtage Tristone Capital, à Calgary.

«Voyez les gens qui ont quitté le Venezuela cette semaine, ajoute-t-il. Ça ne m'étonnerait pas que Exxon et Chevron deviennent plus présents dans les sables bitumineux maintenant.»

Exxon Mobil et ConocoPhillips quittent le Venezuela après avoir été incapables d'en arriver à un accord avec le gouvernement du président Hugo Chavez concernant une hausse de la participation gouvernementale dans les projets de pétrole lourd dans ce pays.

Fort Hills sera plus coûteux que le projet pétrolier et gazier Sakhalin-2, une affaire de 22 milliards US, dans le nord du Japon. Gazprom, de Russie, a consenti à acquérir une participation de contrôle dans le projet en décembre dernier de Royal Dutch Shell et de ses partenaires japonais Mitsui & Co. et Mitsubishi Corp.

Petro-Canada, UTS Energy et Teck Cominco ont consacré des mois à l'étude de la conception de Fort Hills pour réduire les coûts.

Le projet sera construit en deux phases pour diminuer la demande de travailleurs qualifiés. Une décision finale pour aller de l'avant avec le projet sera prise au troisième trimestre de 2008, a indiqué Petro-Canada.

Jeudi, en milieu d'après-midi, le titre de Petro-Canada gagnait 6 cents à 55,38$ à la Bourse de Toronto.

En clôture cependant, le titre reculait de 1 cent à 55,33$. Le titre de UTS était en hausse de 9 cents, ou 1,5%, à 6,03$, mais il terminait la journée en hausse de 8 cent à 6,02$.

En après-midi, l'action de Teck Cominco reculait de 78 cents, à 45,16$. Elle a terminé la séance en recul de 1,10$ à 44,84$.

La première étape du projet, qui coûtera 14,1 milliards, devrait produire 140 000 barils de pétrole synthétique par jour au deuxième trimestre de 2012.

La deuxième phase coûtera 12,1 milliards. Les terrains qui appartiennent aux partenaires dans le projet sont susceptibles de contenir 5 milliards de barils de bitume, a indiqué Petro-Canada.

La phase initiale procurera un rendement de 8,2% si le pétrole se vend au prix de 45$US le baril, selon Neil Camarta, un vice-président de Petro-Canada. Le rendement bondit à environ 12% si le pétrole se vend 60$US le baril, ajoute-t-il.

«À première vue, ça ne semble pas un projet qui offrira un rendement formidable», soutient Jim Hall, qui gère des actifs d'environ 900 millions chez Mawer Investment Management, de Calgary, dont 500 000 actions de Petro-Canada.

«Ils vont vraiment devoir aiguiser leurs crayons pour améliorer le rendement», ajoute-t-il.