Le 31 juillet dernier, alors que se dessinait la crise du crédit, certains fonds communs de la Banque Nationale avaient misé jusqu'à 21% de leurs actifs dans de titres parrainés par Coventree (T.COF), cette firme de Toronto qui a dû crier à l'aide cette semaine pour recevoir du financement d'urgence.

Le 31 juillet dernier, alors que se dessinait la crise du crédit, certains fonds communs de la Banque Nationale avaient misé jusqu'à 21% de leurs actifs dans de titres parrainés par Coventree [[|ticker sym='T.COF'|]], cette firme de Toronto qui a dû crier à l'aide cette semaine pour recevoir du financement d'urgence.

C'est ce qu'indiquent des données de la firme d'évaluation de fonds communs Morningstar et compilées par La Presse Affaires.

De tous les fonds communs gérés par les grandes banques canadiennes, les fonds monétaires de la Banque Nationale étaient, et de loin, les plus exposés aux produits financiers de Coventree en date du 31 juillet, selon les données de Morningstar.

Le Fonds de marché monétaire américain Banque Nationale, par exemple, avait alors misé 21,3% de ses billes dans des fiducies parrainées par Coventree. Le Fonds de liquidités corporatives Banque Nationale y avait placé 12,8% de ses actifs, et le Fonds de marché monétaire, 9,6%.

Actifs

La composition des fonds en date du 31 juillet est la plus récente dont dispose la firme Morningstar.

Il est possible que certains actifs aient été vendus en totalité ou en partie depuis, mais la Banque Nationale n'a pas retourné vendredi les appels de La Presse Affaires qui tentait d'obtenir cette information.

«Si ces actifs étaient détenus en date du 31 juillet, il est très probable qu'ils soient encore là à l'heure actuelle», souligne toutefois Christian Charest, éditeur adjoint pour la firme d'évaluation de fonds communs Morningstar.

Coventree est le plus important promoteur indépendant au pays à structurer du papier commercial adossé à des créances, un instrument financier qu'ont utilisé les prêteurs à risque pour refiler leur risque à d'autres.

La firme s'est retrouvée le bec à l'eau cette semaine lorsque la débâcle du crédit a fait chuter la demande pour ce type de produit, privant la firme de liquidités et l'empêchant de refinancer les billets arrivant à échéance.

D'autres fonds communs comptaient aussi au 31 juillet d'importantes proportions de leurs actifs dans des produits Coventree. C'est le cas par exemple des fonds de l'Industrielle Alliance Fonds Apex marché monétaire (16%) et Ulfx R-M marché monétaire (13%).

L'Industrielle Alliance n'a pas retourné hier les appels de La Presse Affaires. Jeudi, la Caisse de dépôt et placement du Québec a conclu une entente de principe avec neuf partenaires pour orchestrer un sauvetage du papier commercial.

Les échéances à court terme qui causaient problèmes aux émetteurs ont été transformées en échéance à long terme, donnant un répit à des firmes comme Coventree.

Selon Keith Farrant, gestionnaire de portefeuille chez Claret, l'initiative dirigée par la Caisse permettra aux fiducies parrainées par Coventree (les Planet Trust, Rocket Trust et Gemini Trust dans lesquels les fonds de marché monétaire ont investi) d'éviter la faillite.

Les détenteurs de fonds monétaires qui ont investi dans des produits Coventree peuvent-ils commencer à respirer mieux?

«Oui, répond M. Farrant, les problèmes sont réglés. Ce que ces fonds peuvent avoir aujourd'hui est beaucoup plus protégé que ça l'était hier.»