Le chantier maritime Verreault, en Gaspésie, est en pleine crise.

Le chantier maritime Verreault, en Gaspésie, est en pleine crise.

Selon sa présidente, Denise Verreault, le chantier a perdu mardi le contrat de réparation du brise-glace fédéral Pierre-Radisson, faute de lettre d'entente avec le syndicat.

Elle fait porter le blâme sur les dirigeants syndicaux.

«La CSN a donné lundi soir de mauvaises informations aux syndiqués qui ont alors voté sur de fausses déclarations. C'est très grave. Je ne veux pas blâmer les syndiqués. Nous avons offert de reprendre les négociations le 27 mars alors qu'ils ont dit aux syndiqués que nous refusions de négocier. On a demandé qu'il y ait une trêve pendant les négociations», a dit Mme Verreaut lors d'un entretien avec le quotidien Le Soleil.

Il n'était pas question pour Mme Verreault de «négocier avec un couteau sur la gorge» selon son expression alors que le syndicat exigeait de s'entendre sur un certain nombre de clauses avant de débuter les travaux sur le navire fédéral.

«Le gouvernement fédéral ne me donnera pas d'extension. Le contrat est perdu. Je ne veux plus en entendre parler. Depuis cinq mois que ça dure. J'ai fait mon possible. Ce n'est pas moi qui aura fermé le chantier», a déclaré Mme Verreault.

«Le lien de confiance est devenu fragile entre la direction et ces travailleurs. Nous ne sommes pas fermés à l'idée de signer un pacte de paix industrielle, mais le meilleur pacte reste encore pour nous la signature d'une convention collective», a expliqué Yves Harisson, président du syndicat.

«Nous ne rejetons pas l'idée de signer une trêve, cependant, nous pensons que la direction doit saisir la balle au bond et convenir d'un règlement à la table de négociation sur des points que nous considérons majeurs», résume Martin Pagé, conseiller syndical à la Fédération de la métallurgie-CSN.

Le processus de conciliation en cours n'a donné jusqu'ici aucun résultat.

L'entreprise, en «scénario de fermeture», avait annoncé il y a deux semaines la mise à pied de ses 30 employés-cadres. La plupart des syndiqués avaient quitté le chantier en décembre pour terminer un dernier contrat le 22 janvier. La convention collective de l'entreprise est échue depuis le 31 octobre 2006.