Après les producteurs de métaux, les entreprises de technologies pourraient être les prochains gagnants du grand boom économique de la Chine.

Après les producteurs de métaux, les entreprises de technologies pourraient être les prochains gagnants du grand boom économique de la Chine.

"La multiplication des accès Internet dans ce pays en forte croissance donnera un second souffle aux technos", affirme Martin Roberge, stratège quantitatif pour les Partenaires Versants.

Cette poussée serait suffisamment forte pour permettre aux technologies de l'information de se classer parmi les chefs de file boursiers cette année. Depuis le 1er janvier, ce secteur est en hausse de 4% à la Bourse de Toronto par rapport à 2% pour l'indice général S&P/TSX.

"L'accélération de la pénétration d'Internet en Chine stimulera la demande pour les ordinateurs, les microprocesseurs et les bandes passantes", dit M. Roberge.

Du coup, les titres de Nortel Networks [[|ticker sym='T.NT'|]] et des américaines Intel [[|ticker sym='INTC'|]] et Hewlett-Packard [[|ticker sym='HPQ'|]] devraient en profiter, estime-t-il.

"Les titres nord-américains permettent de participer indirectement aux développements technologiques en Chine tout en étant moins chers que ceux de certaines sociétés asiatiques comme China Telecom, China Mobile et Baidu, qui ont connu de fortes progressions", explique le spécialiste.

Les statistiques montrent que le taux de pénétration d'Internet par 100 habitants est passé de 8,4% en 2005 à des estimations de 10,5% l'an dernier dans l'empire du Milieu.

Pour la même période, ce taux avance respectivement de 4,2% à 4,5% pour les ordinateurs (comparativement à plus de 60% aux États-Unis).

Depuis 2005, le nombre d'ordinateurs a bondi de plus de 7%, à 58,4 millions d'unités.

"Il y a encore beaucoup de potentiel à venir", rappelle Martin Roberge.

Au cours des cinq dernières années, il estime que le taux de pénétration d'Internet a quadruplé en Chine.

Si cette tendance se maintient, il pourrait atteindre 50% en 2010.

"Ça voudrait dire que ce taux pourrait être de 25% pour les ordinateurs puisque le ratio historique est de 2 pour 1 avec Internet", affirme le stratège.

Selon lui, chaque hausse de 1% du taux de pénétration équivaut à 13 millions d'ordinateurs supplémentaires, soit le tiers des ventes de l'américaine Dell Computer l'an dernier.

Dans ces conditions, M. Roberge pense que Nortel, un équipementier spécialisé notamment dans les bandes passantes, devrait bien faire. Ces bandes, qui se trouvent à l'intérieur d'un câble coaxial, permettent de transporter des sons, des données et des images.

" C'est un secteur en pleine croissance avec l'utilisation grandissante des vidéos et des chansons sur les ordinateurs et les cellulaires ", remarque-t-il.

Le stratège précise que le président de Nortel est en train de ramener l'entreprise à ses niveaux des années 90. À l'époque, elle affichait des marges bénéficiaires brutes de plus de 40% et une croissance des ventes de plus de 10%.

En utilisant ces paramètres, il estime qu'elle pourrait dégager des bénéfices par action de 2,50$US à 3$US en 2009-2010.

Pour le moment, le titre de Nortel peut paraître cher puisqu'il s'échange à 37 fois les profits de cette année (par rapport à 21 fois pour Cisco). "Par contre, on est justifié d'en acheter si on considère son potentiel de croissance des profits", souligne M. Roberge.

Son cours cible d'ici un an est de 40$, soit un gain attendu de 30%. "Les investisseurs ont perdu confiance dans le titre mais pas les clients puisque les ventes de Nortel dépassent les 11 milliards US", souligne-t-il.

Le stratège mise aussi sur Intel, numéro un mondial des microprocesseurs (puces électroniques).

Selon lui, le fabricant profitera de la demande chinoise et de l'arrivée de Vista, le nouveau logiciel d'exploitation de Microsoft.

Il constate qu'Intel est en bonne situation financière et que le prix de son action est raisonnable (19,7 fois les profits de 2007). Son dividende offre un rendement de 2,1%.

Son cours cible est de 30 dollars américains pour les 12 prochains mois, soit un gain potentiel de 50% par rapport au prix actuel.

Du côté des fabricants d'ordinateurs, Martin Roberge se tourne vers Hewlett-Packard qui offre une gamme complète de produits.

La compagnie s'échange à 16,7 fois les bénéfices de l'an prochain et offre un rendement de dividende de 0,8%.

Son prix cible est de 50$US, soit une appréciation potentielle d'environ 20%.