C'était il y a trois ans. Autant dire une éternité. Amy Henry était l'une des têtes d'affiche de l'émission de téléréalité The Apprentice. Vingt millions d'Américains suivaient ses péripéties chaque semaine sur les ondes de NBC.

C'était il y a trois ans. Autant dire une éternité. Amy Henry était l'une des têtes d'affiche de l'émission de téléréalité The Apprentice. Vingt millions d'Américains suivaient ses péripéties chaque semaine sur les ondes de NBC.

Quand elle s'est fait montrer la porte par Donald Trump, il ne restait plus que deux candidats. La dernière femme à subir l'élimination avait le monde des affaires à ses pieds. Un millier d'offres d'emploi en poche. L'une d'entre elles ne se refusait tout simplement pas: entrer dans l'empire Trump.

Contre toute attente, Amy Henry, 33 ans, a plutôt choisi de rentrer au bercail, dans son Texas natal.

«J'ai participé à The Apprentice parce que je cherchais un nouvel emploi, de nouvelles occasions. J'ai obtenu tout ce que je voulais de mon passage à l'émission. J'ai aussi appris la valeur de l'amitié et la famille. Il faut quitter sa famille et ses amis pour les apprécier à leur juste valeur», dit Mme Henry, qui a donné une conférence mercredi dernier, à l'invitation du bureau d'avocats McCarthy Tétrault et de la firme comptable RSM Richter, devant 350 jeunes professionnels au Centre des sciences de Montréal.

Plutôt que de partir à la conquête de New York, Chicago ou Los Angeles, elle a cogné à la porte de son ancien employeur, une entreprise en démarrage (start up) dans le secteur de la haute technologie à Austin. Elle ne regrette pas son choix.

«Souvent, les gens pensent qu'un emploi prestigieux les rendra heureux, dit-elle. Une fois qu'ils ont obtenu l'emploi qu'ils désiraient, ils réalisent que leur rêve ne leur apporte pas tout le bonheur espéré. Et ils réalisent tout ce qu'ils ont dû sacrifier en chemin.»

Son flirt avec la célébrité lui a tout de même permis d'écrire un livre sur les comportements féminins au travail. Comment communiquer, négocier son salaire, vivre une histoire d'amour au bureau: tout y passe.

«J'ai toujours travaillé dans des milieux très masculins, dit-elle. Ça a d'ailleurs été un défi d'être avec autant de femmes sur le plateau de The Apprentice! Les femmes produisent souvent de très bons résultats mais elles ont la réputation de ne pas savoir contrôler leurs émotions. Elles doivent comprendre comment tirer profit de leurs qualités -l'intuition, les relations humaines- dans un cadre de travail traditionnellement masculin.»

La vie d'Amy Henry a changé du tout au tout il y a trois ans. Mais son passage à The Apprentice n'y est pour rien. À son retour de New York, elle a rencontré son prince charmant (monsieur construit des maisons, dont celle de l'ex-cycliste Lance Armstrong). Elle s'est mariée et a fondé une famille. Laquelle s'agrandira au cours des prochains jours. "Je travaille peut-être à temps partiel mais je suis mère à temps plein!" dit-elle.

À voir son sourire et la taille de son ventre, Amy Henry a enfin trouvé l'emploi de ses rêves.