Québec et Ottawa pourraient bientôt décider entre deux scénarios fort différents de revitalisation du rail en Gaspésie. Le Comité de sauvegarde du chemin de fer déposera le 15 décembre un plan d'affaires misant sur une propriété et des compétences régionales, tandis que Transports Québec et le propriétaire actuel du tronçon Matapédia-Chandler, Chemins de fer du Québec, discutent aussi d'une façon de revigorer le transport par rail.

Québec et Ottawa pourraient bientôt décider entre deux scénarios fort différents de revitalisation du rail en Gaspésie. Le Comité de sauvegarde du chemin de fer déposera le 15 décembre un plan d'affaires misant sur une propriété et des compétences régionales, tandis que Transports Québec et le propriétaire actuel du tronçon Matapédia-Chandler, Chemins de fer du Québec, discutent aussi d'une façon de revigorer le transport par rail.

Peu après la fermeture de la cartonnerie de Smurfit-Stone à New Richmond en août 2005, Chemins de fer du Québec a déposé une demande devant mener à la vente ou à l'abandon de l'axe Matapédia-Chandler. Selon la loi, l'arrêt du service et le démantèlement de la voie ne peuvent survenir avant le printemps 2007.

D'ici mars 2007, Chemins de fer du Québec reçoit 50 000 $ par mois pour couvrir ses frais d'exploitation, des dépenses occasionnées par un ou deux convois hebdomadaires de marchandises entre Matapédia, Nouvelle et parfois Caplan, et l'entretien permettant à VIA Rail de faire rouler son train Chaleur trois fois par semaine entre Matapédia et Gaspé.

Le maire de Gaspé, François Roussy, porte-parole du Comité de sauvegarde du chemin de fer, estime toutefois que le statu quo, c'est-à-dire le recours à Chemins de fer du Québec, a peu de chances d'améliorer la situation, même si la firme discute d'avenir avec Transports Québec.

"Depuis la fermeture de la Smurfit-Stone (en août 2005), la compagnie n'a fait aucune sollicitation de nouveaux clients. Ça lui prend un grand volume pour bouger ou elle se contente d'attendre que le téléphone sonne. On comprend que le contexte des dernières années a été difficile pour Chemins de fer du Québec, mais il faudra vraiment une autre attitude pour rebâtir un trafic de marchandises en Gaspésie", analyse M. Roussy.

Le Comité de sauvegarde travaille de concert avec la Corporation du chemin de fer de la Gaspésie, une entité sous le contrôle des villes de Gaspé, Percé et Grande-Rivière et possédant le tronçon Chandler-Gaspé. Cette extrémité est du réseau gaspésien a besoin de l'axe Matapédia-Chandler pour être reliée au réseau nord-américain.

Le camp de François Roussy dispose d'une somme de 100 000 $, financée par Transports Québec et Développement économique Canada, afin de réa-liser son plan d'affaires.

Son hypothèse de dynamisation du rail repose sur l'instauration d'un train mixte, composé des wagons de VIA Rail, auxquels seraient joints quelques wagons de marchandises, ou même un seul.

"Si un client nous demande d'acheminer un seul wagon par mois, nous dirons : OK. Il ne faut négliger aucun petit volume pour faire croître le train de marchandises. L'objectif est d'en arriver au plus vite à des trains autonomes pour les passagers et les marchandises", dit M. Roussy.

Le plan d'affaires identifiera notamment la subvention nécessaire à l'achat du tronçon Matapédia-Chandler, la somme requise pour l'amélioration de l'emprise ferroviaire, notamment pour augmenter la vitesse de circulation des convois, et la façon d'exploiter un train mixte. Un accent particulier sera apporté au marketing de l'amélioration des services par rail.

"Quand le plan d'affaires sera déposé, nous demanderons une rencontre avec les ministres Nathalie Normandeau et Julie Boulet, du Québec, et Lawrence Cannon et Jean-Pierre Blackburn pour Ottawa. Nous avons l'assurance de Mme Normandeau que notre plan d'affaires sera évalué équitablement par TransportsQuébec même si ce ministère négocie avec Chemins de fer du Québec", conclut le maire de Gaspé.