À Sunny Isles Beach, les vacanciers qui se prélassent sur le sable entendent d'une oreille le bruit des vagues et, de l'autre celui des perceuses.

À Sunny Isles Beach, les vacanciers qui se prélassent sur le sable entendent d'une oreille le bruit des vagues et, de l'autre celui des perceuses.

Le long de l'avenue Collins, bordée de luxueux hôtels et immeubles à condos, on compte facilement une dizaine de tours de 50 étages en construction. À lui seul, le magnat de l'immobilier Donald Trump dresse six tours de luxe sur une distance d'à peine 3 km.

Pourtant, ce n'est rien. D'autres régions ont connu un boom de construction encore plus phénoménal, comme du côté de Fort St.Lucie et Fort Myers/Cape Coral, sur la côte Ouest, où les terrains étaient plus abondants.

Lorsque les ventes ont débuté pour le projet de Cobble Stone, à Fort Myers, Marleyne Ratté se souvient d'avoir vendu 18 unités en 15 minutes, au téléphone.

Sur papier, le projet était vendu à 100%. Aujourd'hui, la construction est terminée, mais la moitié des unités sont vides. Et les prix ont baissé. On y trouve maintenant un condo d'une chambre à coucher à partir de 130 000$... «négociable», précise le vendeur.

Pour ce prix, les acheteurs goûtent aux petits extras des luxueux condos de Miami, comme l'ascenseur privé qui monte directement du stationnement au salon!

Quand le «flip» tourne mal

Jusqu'en 2005, les projets se vendaient instantanément, sur le plan.

Des investisseurs versaient un dépôt de 5 ou 10%. Ils revendaient leurs unités avant même que le projet soit terminé, encaissant ainsi un profit juteux, sans avoir jamais eu à financer le coût total du condo.

Or, les spéculateurs qui ont acheté au sommet en 2005 ont vu les prix baisser de 10% au lieu de monter de 30%. Impossible de «flipper».

Aujourd'hui, la construction achève. Cette fois, les investisseurs doivent prendre possession de leurs unités et obtenir le financement auprès des banques devenues très chatouilleuses.

Certains se battent pour récupérer leur dépôt. D'autres abandonnent carrément leur dépôt de 50 000 $ US, sachant qu'ils perdraient davantage en revendant leur condo.

Par exemple, Pauline Grenier-Carrier, courtière immobilière pour Coldwell Banker, vient de dénicher un condo dans un tout nouveau complexe de trois tours au bord de l'océan à Hallandale.

Sur plan, l'acheteur initial avait payé 924 000 $ US pour le condo qui lui a été livré en 2005. Il l'a remis en vente à 1,28 millionUS, mais a finalement dû le laisser aller à 862 000 $ US.

Ces «ventes de feu» n'aident pas les promoteurs à se débarrasser de leurs unités vides. Pour conclure des ventes, certains offrent de payer deux ans d'impôts fonciers et de frais de condo.

D'autres garantissent à l'acheteur des revenus de location suffisants pour couvrir toutes les dépenses des premières années.

«Il y en a qui sont prêts à faire des offres à des investisseurs sérieux», dit Alain Forget, de RBC Centura. De belles aubaines en perspective pour les investisseurs qui peuvent payer comptant, acheter plusieurs unités, le plus rapidement possible

LE PRIX MÉDIAN D'UNE MAISON EN FLORIDE, POUR UN ACHETEUR CANADIEN

Malgré le récent repli, le prix des maisons en Floride reste en hausse de 78% par rapport à 2001.

Mais pour les Canadiens, les prix sont presque aussi abordables qu'il y a six ans, compte tenu de la hausse du dollar canadien.

Aujourd'hui, un Canadien débourse 211 000 $ CAN, à peine 7% de plus qu'en 2001.