C'est dans le cadre d'une enquête de la police italienne baptisée Bruno Orso que le nom de Lino Saputo est sorti.

C'est dans le cadre d'une enquête de la police italienne baptisée Bruno Orso que le nom de Lino Saputo est sorti.

Ce coup de filet a donné lieu, fin octobre, à l'arrestation d'une quinzaine de personnes, en lien avec un réseau international soupçonné de blanchir l'argent de Vito Rizzuto et des autres pontes de la mafia montréalaise.

Outre Rizzuto et son père Nicolò, 83 ans, trois autres dirigeants du clan, Paolo Renda, Rocco Sollecito et Francesco Arcadi, sont visés par l'enquête.

Les autres sont un entrepreneur de Sainte-Julie, Felice Italiano, appréhendé à Milan, et Roberto Papalia, résidant de Vancouver et ami de longue date de Vito Rizzuto.

L'enquête révèle que le chef mafieux montréalais se servait de l'homme d'affaires italien Mariano Turrisi pour recycler son argent sale.

Selon la police, Turrisi opérait notamment par le truchement de l'entreprise Made in Italy, une sorte de coquille vide disposant d'une adresse d'affaires à Rome, à deux pas du Palazzo Chigi, où se trouvent les bureaux de l'ancien premier ministre Romano Prodi et son cabinet.

Des biens pour une valeur de 212 millions ont jusqu'à maintenant été bloqués en Italie.

Comme dans le cas du projet d'investissement de 8 milliards pour la construction du pont de Messine, entre la Sicile et la Calabre, la police italienne a été mise sur la piste de Turrisi par les policiers de la GRC qui faisaient enquête sur une banale histoire de prêt usuraire, à Vancouver.

Mis sous surveillance, écouté et pris en filature, Turrisi a été interpellé à Rome, le 23 octobre dernier. On le décrit comme le cerveau d'un complot pour blanchir 600 millions au profit de Vito Rizzuto et de ses acolytes montréalais.

Dans les faits, tous ces dossiers ont été ouverts à la suite d'informations provenant de la fameuse enquête Colisée, qui a décimé les rangs du clan Rizzuto, en novembre 2006.

Objectif initial de cette enquête sans précédent menée pendant cinq ans à Montréal et ailleurs dans le monde: suivre Vito Rizzuto et découvrir où va l'argent de la mafia montréalaise.

Ici même, l'enquête a aussi mis en lumière les liens étroits de Rizzuto avec plusieurs hommes d'affaires. Aucune accusation criminelle n'a été portée contre l'un d'eux.

Le ministère du Revenu a pour sa part obtenu des ordonnances de blocage sur des immeubles, dont la maison de Nicolò Rizzuto, dans le chic quartier Saraguay, au nord de Montréal.

Précision sur Lino Saputo

Dans son numéro du 17 juillet 2008, La Presse soulignait que M. Lino Saputo avait été victime d'une histoire de blanchiment d'argent inventée par Mariano Turrisi alors que celuici a reconnu avoir utilisé le nom de M.Saputo à son insu.

Cet article reprenait la conclusion des enquêteurs italiens qui avaient alors fermé définitivement leur dossier sur les dires de M. Turrisi et dont La Presse faisait état dans son édition du 12 décembre 2007.

Dans ces reportages, nous avions pris soin d'indiquer que M. Saputo n'était pas sous enquête. Néanmoins, La Presse reconnaît que certains lecteurs ont pu avoir l'impression du contraire. Nous regrettons les inconvénients causés par cette interprétation.

C'est pourquoi nous tenons à préciser que le nom de M. Saputo n'a jamais figuré au "registre des personnes faisant l'objet d'une enquête" relativement au procès impliquant M. Turrisi. La Presse réitère donc que M. Saputo n'a pas fait l'objet d'une enquête formelle de la police italienne.

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