Vincent Lacroix réagissait drôlement vite quand on lui confiait de l'argent, faisant un retrait douteux de 6 M$ seulement trois jours après avoir reçu un montant un peu plus grand de Desjardins.

Vincent Lacroix réagissait drôlement vite quand on lui confiait de l'argent, faisant un retrait douteux de 6 M$ seulement trois jours après avoir reçu un montant un peu plus grand de Desjardins.

C'est du moins ce qu'affirme le juricomptable François Filion, qui a enquêté pour l'Autorité des marchés financiers et qui témoignait pour une troisième journée mercredi au procès pénal de M. Lacroix.

Selon M. Filion et les documents auxquels il fait appel, ce retrait (qui était la plus grande transaction irrégulière) a eu lieu le 30 juin 2003. C'était seulement trois jours après que Desjardins Opvest eut déposé 7,5 M$ prêtés par Citibank pour investir dans le fonds de couverture Eloria.

Grâce à un envoi par fax, Norbourg a pu demander le retrait, que Northern Trust a accepté de traiter. Les états de compte utilisés par François Filion démontrent que le dépôt s'est bel et bien effectué à la même date.

L'argent a été déposé dans le compte de Norbourg Gestion d'actifs à la Caisse populaire de La Prairie.

D'ailleurs, le fonds Eloria qui portait le code ECH01 a été le plus touché par les retraits de Norbourg. Selon les preuves déposées par l'AMF. 18,96 M$ ont été prélevés vers les comptes de Norbourg du 13 mars 2000 au 3 juillet 2003.

Un premier retrait de 4,75 M$ aurait été effectué dès le 13 mars 2000. Au total, huit retraits ont eu lieu dans le fonds.

Le deuxième fonds le plus touché a été celui «Norbourg - Actions situations spéciales», avec plus de 16,3 M$ de retraits de décembre 2002 jusqu'au 1er juin 2005.

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