Des membres de la famille fondatrice de Ford (F) discutent de la possibilité de vendre une partie de leur participation de contrôle dans le constructeur automobile déficitaire, ont indiqué trois personnes ayant une connaissance directe des pourparlers.

Des membres de la famille fondatrice de Ford [[|ticker sym='F'|]] discutent de la possibilité de vendre une partie de leur participation de contrôle dans le constructeur automobile déficitaire, ont indiqué trois personnes ayant une connaissance directe des pourparlers.

La semaine dernière, le président Bill Ford a exposé aux administrateurs de la compagnie les vues des membres de la famille avant l'assemblée annuelle générale de l'entreprise à Wilmington, au Delaware, a précisé une source.

En outre, lors d'une réunion le mois dernier, certains membres de la famille ont réclamé que l'on fasse appel à la banque d'affaires Perella Weinberg Partners pour leur fournir des conseils quant à une vente d'actions ou quant à ses stratégies de rechange, a ajouté cette même source.

L'an dernier, Ford, deuxième constructeur automobile en importance aux États-Unis, a subi une perte record de 12,6 milliards US, et le titre de la compagnie a chuté de 74 % depuis 1999. La famille détient 71 millions d'actions de catégorie B, ce qui lui permet de conserver le contrôle de la compagnie fondée par Henry Ford en 1903.

«La jeune génération de Ford ne croit pas que la famille devrait se mêler si intimement de la gestion de la compagnie étant donné que cette avenue mène à de mauvaises décisions», soutient Eugene Jennings, professeur au Michigan State University, à East Lansing.

«Pour leur part, ajoute-t-il, les Ford plus âgés répliquent: on a bien pris soin de vous grâce à l'argent placé dans des fonds de fiducie, alors de quoi vous plaignez-vous?»

La valeur des actions de la famille Ford est passée de 2,3 milliards US à 584 millions US depuis que Bill Ford, l'arrière-petit-fils du fondateur, est devenu président il y a huit ans.

Le constructeur a éliminé les dividendes en septembre dernier, ce qui prive la famille d'environ 85 millions US en revenus annuels qu'elle touchait aussi récemment qu'en 2001, année où les actions payaient un dividende de 30 cents US.

«Au fil du passage des générations, les Ford doivent faire face à la question de savoir s'ils sont capables de conserver la propriété de la compagnie et si le jeu en vaut la chandelle», explique Peter Pestillo, 69 ans, qui a pris sa retraite de Ford à titre de vice-président en 1999.

Les désaccords entre les membres de la famille ont fait surface en juillet 2006 lorsqu'il a fallu déterminer si Bill Ford devait continuer son travail à titre de PDG, a indiqué une source.

En septembre dernier, la compagnie a fait appel à Alan Mulally, patron de la division des aéronefs commerciaux de Boeing, pour succéder à Bill Ford à titre de PDG.

Lundi, le titre de Ford a grimpé de 34 cents US (4,1 %), à 8,71 $US, à la Bourse de New York. L'action se vendait 32,25 $US lorsque Bill Ford est devenu président de l'entreprise le 1er janvier 1999.

Une proposition d'actionnaire réclamant une seule catégorie d'actions de la compagnie (ce qui éliminerait les actions de catégorie B) était à l'ordre du jour pour la troisième assemblée annuelle de suite la semaine dernière et elle s'est attirée 27,4 % des votes, un sommet jusqu'à présent. L'entreprise s'oppose à un tel projet.

Les actionnaires sont attirés par «la stabilité à long terme que les actionnaires de catégorie B procurent à la compagnie», avait soutenu Bill Ford lors de l'assemblée de jeudi dernier.