Avec ses options financières qui s'évaporent les unes après les autres, les experts s'attendent maintenant à voir Pierre-Karl Péladeau sacrifier l'héritage familial en vendant l'imprimeur Quebecor World (T.IQW) pour que Quebecor puisse ensuite se concentrer sur la croissance de ses activités médiatiques.

Avec ses options financières qui s'évaporent les unes après les autres, les experts s'attendent maintenant à voir Pierre-Karl Péladeau sacrifier l'héritage familial en vendant l'imprimeur Quebecor World [[|ticker sym='T.IQW'|]] pour que Quebecor puisse ensuite se concentrer sur la croissance de ses activités médiatiques.

Le géant de l'imprimerie était jadis le joyau de l'empire familial et sa vente pourra être émotionnellement difficile, selon ce qu'ont suggéré différents experts, jeudi.

«Est-ce que Pierre-Karl va abandonner ou pas? C'est la grande question», a dit l'un d'eux.

Le président et chef de la direction de la société mère a été contraint, dernièrement, de ravaler ses promesses de loyauté envers les activités européennes de sa filiale d'imprimerie.

Il les a récemment vendues dans le cadre d'une transaction évaluée à 341 M$ US, mais conservera une participation minoritaire dans la nouvelle entreprise Roto Smeets Quebecor.

L'attachement émotionnel de M. Péladeau envers l'entreprise qu'il dirigeait jadis serait une pièce importante du processus décisionnel qui déterminera ultimement du sort de Quebecor World.

«C'est la dimension la plus importante dans le contexte actuel», a dit un autre expert.

Un désinvestissement est vu par plusieurs comme la solution la plus souhaitable pour les actionnaires des deux compagnies.

L'analyste Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, estime qu'une telle issue est de plus en plus probable.

Il ajoute que si l'instinct de Quebecor pourra être de lancer une bouée de sauvetage à sa filiale, le temps est presque arrivé pour Quebecor de simplement se métamorphoser en Quebecor Media.

La vente de la totalité ou d'une partie de la compagnie n'est qu'une des nombreuses options sur la table.

Quebecor World pourrait aussi échapper à la faillite en tolérant la dilution de ses actions privilégiées jusqu'à ce qu'elle revienne sur les marchés procéder à une nouvelle offre à haut rendement.

L'entreprise a indiqué qu'elle continuera à évaluer toutes les options qui s'offrent à elle, après avoir retiré un plan de refinancement qui lui aurait fourni une certaine flexibilité financière.

L'entreprise montréalaise avait prévu offrir 250 M$ en actions, 500 M$ en nouveaux titres de créance et d'apporter des modifications à ses facilités de crédit. Mais l'instabilité des marchés mondiaux du crédit complique l'obtention de tout nouveau financement par les entreprises.

Parmi les acheteurs potentiels se trouvent des rivaux comme RR Donnelley, Quad Graphics et Consolidated Graphics.

Des questions de concurrence seraient certainement soulevées, surtout si l'acheteur est RR Donnelley, mais la dégringolade de la valeur de Quebecor World rend une offre de Consolidated Graphics de plus en plus probable.

Des firmes d'investissements privés pourraient aussi entrer dans la danse, avec ou sans la participation de M. Péladeau lui-même.

Encore une fois, l'instabilité récente des marchés rend de telles transactions difficiles, mais pas nécessairement impossibles.

Sur le parquet de la Bourse de Toronto, jeudi, le titre de Quebecor World a connu une journée en dents de scie.

Après avoir ouvert en baisse, il a brièvement progressé de 7% avant de retraiter. L'action a finalement clôturé à 2,53 $, en légère hausse de 4 cents ou 1,6%.

Jusqu'ici, au cours du mois actuel, la valeur boursière de Quebecor World a reculé de 75%, à 215,2 M$. Il y a cinq ans, l'imprimeur avait une valeur de 3 milliards $, chacune de ses actions s'échangeant alors à 40 $.