La Réserve fédérale américaine devrait mercredi, dans un contexte d'incertitudes sur la croissance et d'inflation toujours forte, maintenir ses taux inchangés, au terme d'une réunion de deux jours de son comité de politique monétaire.

La Réserve fédérale américaine devrait mercredi, dans un contexte d'incertitudes sur la croissance et d'inflation toujours forte, maintenir ses taux inchangés, au terme d'une réunion de deux jours de son comité de politique monétaire.

Un communiqué final est attendu vers 14h15.

Selon les économistes, la Fed va laisser son principal taux directeur inchangé à 5,25%, un niveau où il se situe depuis juin 2006.

La banque centrale doit en effet gérer une situation économique délicate, avec d'un côté une inflation dépassant son seuil de tolérance et de l'autre des signes d'affaiblissement préoccupants du marché immobilier résidentiel.

Les inquiétudes du côté de l'immobilier sont nourries par la crise spectaculaire que connaît le secteur des prêts hypothécaires à risques (dits subprime) consentis aux ménages peu solvables.

Les économistes redoutent que les déboires fassent tache d'huile et s'étendent à tout le système bancaire, voire à l'ensemble de l'économie si la consommation est affectée.

Mardi cependant, les marchés ont pu souffler avec l'annonce d'un bond de 9% des mises en chantier de logements en janvier. Même si dans le même temps les permis de construire ont baissé, cela témoigne que le secteur ne connaît pas un décrochage brutal.

De l'avis général, la Fed portera plus d'attention aux nouvelles sur le front de l'inflation.

Avec des prix à la consommation obstinément perchés au-dessus de 2% (2,7% pour l'indice mesuré hors alimentation et énergie en février), l'inflation dépasse le seuil de tolérance de la banque centrale.

La bonne santé du marché du travail fait redouter un emballement des salaires, et le taux d'utilisation élevé des capacités dans l'industrie menace lui aussi de pressions inflationnistes : si l'offre ne peut pas suivre la demande, les prix risquent d'augmenter.

C'est pourquoi les analystes scruteront attentivement le communiqué.

«La Fed va maintenir la formulation de son communiqué de manière à "protester" contre l'inflation au-dessus de la limite souhaitable, même si elle n'a aucune intention de relever ses taux à cour terme», estime John Shin de Lehman Brothers.

Selon lui, la Fed est partie pour une longue période de statu quo. «À moins d'un bouleversement sur les marchés ou d'un changement réel et durable des fondamentaux économiques, la Fed va probablement rester sur la touche», prédit-il.