La Turquie, où seulement 27% des adultes ont terminé leur cours secondaire, doit améliorer son réseau d'éducation pour faire en sorte que son économie demeure concurrentielle et le pays bien positionné pour devenir membre de l'Union européenne, a fait savoir Huseyin Celik, ministre turc de l'Éducation.

La Turquie, où seulement 27% des adultes ont terminé leur cours secondaire, doit améliorer son réseau d'éducation pour faire en sorte que son économie demeure concurrentielle et le pays bien positionné pour devenir membre de l'Union européenne, a fait savoir Huseyin Celik, ministre turc de l'Éducation.

"Notre profil démographique est notre plus grand trésor", a ajouté le ministre lors d'une réunion hier au Forum économique mondial à Istanbul. "Pas moins de 26% de nos gens ont moins de 14 ans, dit-il. Si nous les formons pour qu'ils puissent se tailler une place en Europe et dans le monde, ils seront un formidable actif. Si nous échouons, nous perdrons au change."

La Turquie doit donc améliorer ses niveaux d'éducation pour attirer davantage d'investissements étrangers et pour diminuer les craintes de l'UE que son adhésion ne se traduise par une émigration massive de travailleurs non qualifiés. L'UE a déjà du mal à intégrer les 10 membres de l'Europe de l'Est admis en 2004 et certains membres de l'organisation sont réticents à admettre la Turquie, pays principalement musulman et pauvre.

Les jeunes Turcs de 15 ans ont moins bien réussi en mathématiques de base, en langue et en résolution de problèmes que les autres jeunes des 29 autres pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), indiquait un rapport de la Banque mondiale cette année. Parmi les élèves turcs qui ont participé aux examens, 55% n'ont pas obtenu la note minimale requise ou l'ont à peine atteinte comparativement à une moyenne de 21% au sein de l'OCDE.

Le gouvernement turc a haussé les dépenses consacrées à l'éducation, les faisant passer de 8,8% du budget total en 2004 à 12,4% cette année, soulignait un rapport de l'UE ce mois-ci. Il reste que seulement 27% des adultes ont terminé l'école secondaire en Turquie, comparativement à une moyenne de 65% en Europe et à 82% en Pologne, selon la Banque mondiale.

Le rapport de l'UE indique que la Turquie doit hausser les taux d'inscription et s'assurer que les écoles et les universités fournissent les compétences que les employeurs demandent. De nombreuses critiques ont souligné que le système turc met l'accent sur la mémoire et réprime la créativité.

"Notre cursus, notre enseignement et notre matériel ne favorisent pas la pensée critique", soutient Guler Sabanci, chef de la direction de Haci Omer Sabanci Holding, deuxième compagnie turque en importance. "Je crois que tout le monde est d'accord avec ça, ajoute-t-il. Tout est axé sur la mémorisation."

Dans un rapport publié cette année, la Banque mondiale a dit souhaiter "un changement de direction fondé sur la création de nouvelles connaissances et informations plutôt que sur l'apprentissage par mémorisation".

"Les firmes turques soutiennent que la question des compétences est importante et qu'elle a assurément un effet dissuasif sur la croissance", explique Maureen McLaughlin, spécialiste de l'éducation à la Banque mondiale. "Elles n'ont pas l'impression que les élèves sont préparés à occuper des emplois", ajoute-t-elle.