Jacob " Kobi " Alexander, ancien patron de l'entreprise de technologie Comverse accusé de fraude relative à des options d'achat d'actions, est loin d'être le premier dirigeant d'entreprise à prendre la poudre d'escampette plutôt que de faire face à la justice.

Jacob " Kobi " Alexander, ancien patron de l'entreprise de technologie Comverse accusé de fraude relative à des options d'achat d'actions, est loin d'être le premier dirigeant d'entreprise à prendre la poudre d'escampette plutôt que de faire face à la justice.

Mais si l'on en croit une récente nouvelle, il semble avoir choisi une destination plutôt originale: le Sri Lanka.

Pour être exact, M. Alexander pourrait bien être n'importe où en ce moment. C'est que la nouvelle émanant du Sri Lanka n'a été publiée récemment que par un journal israélien et les procureurs américains ont indiqué qu'ils ne pouvaient pas la confirmer. Entre-temps, le détective privé qui soutient avoir repéré le patron en cavale a affirmé à Bloomberg que M. Alexander avait déjà quitté le Sri Lanka pour une destination inconnue.

Où se réfugier?

Où ailleurs dans le monde un " délinquant " du monde des affaires peut-il tenter de fuir les autorités américaines? Pour répondre à cette question, DealBook a fouillé dans les archives du New York Times pour voir comment le prétendu itinéraire de voyage de M. Alexander se compare à celui d'autres fugitifs issus du milieu des affaires.

Il semble que l'Europe figure en bonne place comme lieu de refuge. Marc Rich, ce courtier accusé en 1983 de fraude fiscale et de transactions illégales, a fui en Suisse, où il demeure encore même après un pardon controversé accordé en 2001 par le président Clinton.

Martin R. Frankel, un opérateur en Bourse reconnu coupable d'avoir dépouillé des compagnies d'assurances de 350 millions US, a été arrêté en 1999 dans le chic hôtel Prem, à Hambourg, en Allemagne. Auparavant, les autorités avaient trouvé dans son domaine de Greenwich, au Connecticut, une liste de " choses à faire " dont le premier élément était " blanchiment d'argent ".

Pour sa part, Giancarlo Parretti, accusé d'avoir volé MGM, studio de cinéma qu'il avait acquis en 1990 au prix de 1,3 milliard US, s'est fait prendre dans un centre d'amaigrissement près du petit village d'Orvieto, en Italie.

D'autres fugitifs sont restés plus près des États-Unis, optant pour les Antilles, l'Amérique centrale ou l'Amérique du Sud. Dans les années 1980, J. David Dominelli a pris la fuite à Montserrat, mais il fut expulsé à Miami où les autorités lui mirent la main au collet. Il fut reconnu coupable de fraude et d'évasion fiscale.

Eddie Antar, le volubile propriétaire de magasins de produits électroniques, a disparu après que ses affaires se furent effondrées en 1989, refaisant surface au Canada, en Suisse, au Lichtenstein et en Angleterre sous différents noms d'emprunt. Mais " Crazy Eddie " fut finalement dépisté en Israël et, en 1992, il fut renvoyé aux États-Unis, où il a plaidé coupable à des accusations de fraude.

Et puis il y a David J. Friedland, un ancien politicien du New Jersey qui, en 1985, simula sa mort lors d'un faux accident de plongée sous-marine aux Bahamas pour éviter de devoir faire face à des accusations de fraude. M. Friedland refit surface deux ans plus tard aux Maldives, un État insulaire de l'océan Indien.

Son erreur fatale fut la suivante selon un article du Times du 11 juillet 1999: " Le style flamboyant de M. Friedland et ses succès comme homme d'affaires (il possédait une chaîne de boutiques de plongée) a trop attiré l'attention, ont déclaré les policiers fédéraux après l'avoir arrêté en 1987. Ceux-ci ont ajouté qu'il avait posé pour une photo utilisée sur une carte postale destinée aux touristes, ce qui n'était guère brillant de la part de quelqu'un désireux de passer inaperçu. "

Robert Vesco

Le cas le plus notoire est peut-être celui de Robert Vesco, qui a fui la première fois dans les années 70 après avoir été accusé d'avoir volé de nombreux fonds communs de placement. Tandis qu'il passait du Costa Rica (qui a adopté, puis annulé une " loi Vasco " pour le protéger de l'extradition) au Nicaragua, aux Bahamas et à Cuba, M. Vesco accumula d'autres chefs d'accusation, dont celui d'avoir fait une contribution illégale de 200 000 $ US au président Nixon. Plus tard, il fut accusé de trafic de stupéfiants. En 1996, un tribunal cubain a reconnu M. Vesco coupable d'avoir vendu un médicament qu'il prétendait à tort capable de guérir à la fois le cancer et le sida. Il purge présentement une peine de prison de 13 ans.

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