C'est un gros poisson que vient d'attraper Enobia Pharma à la pêche au capital-risque. Un poisson de 40,1 millions de dollars, la deuxième prise en importance cette année au Québec, tous secteurs confondus.

C'est un gros poisson que vient d'attraper Enobia Pharma à la pêche au capital-risque. Un poisson de 40,1 millions de dollars, la deuxième prise en importance cette année au Québec, tous secteurs confondus.

La petite biotech de Montréal a suscité l'intérêt d'une grande firme américaine de capital-risque, OrbiMed Advisors, pour son produit contre l'hypophosphatasie - une maladie des os pour laquelle il n'existe aucun traitement et qui ralentit la croissance, provoque des difformités du squelette et peut entraîner la mort.

«Nous voyons cet investissement comme une formidable validation de notre programme et un grand signe de confiance, a dit le président et chef de la direction d'Enobia, Robert Heft. Pas seulement par la taille de l'investissement, mais aussi par le calibre des investisseurs principaux.»

Outre OrbiMed, le financement a été dirigé par le Fonds CTI Sciences de la vie, un fonds de capital-risque québécois consacré aux biotechnologies. Les anciens partenaires d'Enobia, soit le Fonds de solidarité FTQ, Desjardins Capital de risque, Lothian Partners et T2C2/Bio 2000, ont également contribué.

Sans vouloir dévoiler les sommes investies par chacun des partenaires, M. Heft a affirmé qu'«OrbiMed a mis, et de loin, la part la plus importante».

L'argent permettra à l'entreprise de démarrer ses essais cliniques sur son produit contre l'hypophosphatasie, qui vient d'être testé avec succès sur les souris. Enobia estime le financement suffisant pour conduire les essais de phases I et II d'ici 2010.

«C'est un investissement significatif, et c'est une très bonne nouvelle», a commenté Charles Cazabon, président de Réseau Capital, soulignant que les partenaires ont investi «relativement tôt» dans un produit qui n'a pas encore amorcé ses tests chez l'humain.

Il se réjouit également de voir le capital-risque américain s'intéresser de plus en plus aux biotechs québécoises.

Seule la biotech Targanta est allée chercher davantage de financement en capital-risque cette année au Québec lors d'une ronde de 70 millions qui impliquait également OrbiMed -la firme américaine, décidément, semble avoir découvert le Québec après avoir réalisé deux transactions en Ontario.

Marché potentiel d'un éventuel médicament contre l'hypophosphatasie? Difficile à dire, répond M. Heft, puisque aucune étude n'a encore mesuré l'incidence de la maladie dans la population.

«Mais c'est clairement un médicament orphelin», précise M. Heft, faisant allusion aux produits développés pour des maladies graves, mais trop rares pour intéresser les grandes entreprises pharmaceutiques.

Enobia compte actuellement 26 employés. «Le plan n'est pas de doubler de taille prochainement, mais il y a quelques postes clés que voulons combler», a affirmé le président.