Les mises en chantier devraient accélérer un peu la cadence en août, ont estimé lundi les observateurs de ce secteur, à la veille de la publication des données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

Les mises en chantier devraient accélérer un peu la cadence en août, ont estimé lundi les observateurs de ce secteur, à la veille de la publication des données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

Mais cette reprise ne devrait pas être interprétée comme un renversement du ralentissement d'ensemble observé depuis quelques temps dans ce secteur, ont prévenu les économistes.

Il ne s'agit probablement que du résultat d'un rattrapage du grand nombre de permis de construction émis entre les mois de mai et juillet, qui pourraient avoir été retardés par le resserrement extrême des conditions du marché du travail du secteur de la construction, a estimé Pascal Gauthier, de TD Economics.

«Ce retard typique entre les permis et les mises en chantier pourrait être plus long en raison des conditions tendues du marché du travail», a indiqué M. Gauthier.

Le ralentissement dans les mises en chantier est causé en partie par une augmentation des disponibilités sur le marché de la vente de maisons existantes, qui réduisent la demande pour de nouvelles maisons, ainsi que par une hausse des prix, qui rendent l'accès à la propriété inabordable pour plusieurs Canadiens, a-t-il poursuivi.

Les prix ont grimpé avec la hausse des coûts pour les constructeurs de maisons et placent les maisons familiales détachées hors de la portée de plusieurs Canadiens, qui se sont plutôt tournés vers les condominiums ou les maisons en rangée.

«La capacité financière s'érode vraiment, la situation empire et cela va vraiment amoindrir la demande», a observé M. Gauthier.

Les analystes s'attendent en moyenne à voir 220 000 mises en chantier en août, par rapport à 215 000 en juillet, a indiqué M. Gauthier. Ce dernier se fait cependant plus optimiste et croit que le nombre de mises en chantier pourrait atteindre 225 000 en août.

Les données mensuelles sont annualisées, ce qui signifie qu'elles ne représentent pas vraiment le nombre brut de maison construites en un mois, mais plutôt le nombre de maisons qui auraient été construites en un an à ce rythme.

Les données sont aussi ajustées pour tenir compte des variations saisonnières dans la construction, qui ralentit habituellement pendant l'hiver.

Le nouvel indice des prix des maisons de la SCHL sera aussi dévoilé mardi, et un ralentissement est attendu à ce chapitre, a noté M. Gauthier.

Les vigoureux marchés de l'Ouest canadien affichent toujours de bonnes croissances, mais celles-ci ont ralenti et se situent aujourd'hui entre 10 et 25 %, plutôt que 40 %, a indiqué l'analyste. Regina et Saskatoon sont l'exception, avec des hausses de valeur atteignant 50 % par rapport à l'an dernier.

Dans le centre du Canada, la croissance annuelle des prix a été d'environ 5 ou 6 %.