Identité culturelle et francophonie obligent, voilà qui explique pourquoi la Délégation générale du Québec à Paris dispose historiquement du plus gros budget des 26 délégations et bureaux du Québec dans le monde.

Identité culturelle et francophonie obligent, voilà qui explique pourquoi la Délégation générale du Québec à Paris dispose historiquement du plus gros budget des 26 délégations et bureaux du Québec dans le monde.

Le budget de cette délégation s'élève à près de 10,6 millions de dollars, soit le quart du budget de 42 millions que le gouvernement Charest alloue cette année dans son réseau des délégations.

Ce n'est de toute évidence pas pour ses échanges commerciaux avec la France que le gouvernement du Québec mise tant sur ses relations avec les Français.

Les échanges avec la France ont totalisé en 2006 la somme d'à peine 4 milliards, soit 1,3 milliard en exportations de produits québécois et 2,7 milliards en importations de produits français.

«La relation directe et privilégiée entre la France et le Québec est unique dans la politique internationale du Québec, car elle englobe toutes les sphères de la vie publique des deux sociétés. Elle est unique par sa densité, sa profondeur et la forte volonté politique qui l'anime. Si les États-Unis sont le premier partenaire commercial du Québec, la France est son partenaire le plus naturel, le plus complexe, le plus diversifié et culturellement le plus proche. La Délégation générale du Québec à Paris est d'ailleurs la seule représentation du Québec à jouir des pleins privilèges et immunités réservés aux missions diplomatiques», explique Pierre Boyer, premier conseiller, presse et affaires publiques, de la délégation parisienne.

Fait à noter: le secteur de l'immigration occupe une place importante à la délégation de Paris, grugeant ainsi presque le quart du budget, soit 2,4 millions de dollars.

L'an dernier, 5300 dossiers y ont été traités, plus 6600 demandes d'étudiants et de travailleurs temporaires. Ce Bureau d'immigration du Québec à Paris traite de dossiers qui proviennent de plus de 60 pays.

Le budget de la délégation de Paris dépasse par ailleurs le budget total (9,95 millions) alloué aux quatre autres délégations québécoises en sol européen: Bruxelles (3,0 millions), Munich (1,83 million), Londres (4,2 millions), Rome (0,9 million).

Les échanges commerciaux du Québec avec la Belgique, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Italie atteignaient en 2006 la somme totale de 17,3 milliards, dont 4,6 milliards de dollars d'exportations de marchandise québécoise et 12,7 milliards de produits importés.

En territoire américain, pour les cinq délégations et un bureau d'affaires, le gouvernement Charest consacre cette année la somme de 11,3 millions. Cette somme est répartie comme suit: New York (5,47 millions), Boston (1,6 million), Chicago (1,4 million), Los Angeles (1,13 million), Atlanta (0,83 million), Washington (0,82 million).

Les ressources financières allouées aux délégations du Québec aux États-Unis dépassent à peine le budget de la délégation de Paris. Les États-Unis représentent, et de loin, le plus grand partenaire économique du Québec, nos échanges commerciaux avec eux franchissaient en 2006 la barre des 90 milliards de dollars.

On a exporté aux États-Unis pour quelque 64 milliards de marchandises, soit près de 78% de toutes nos exportations hors Canada. Côté importations de produits des États-Unis, la somme totalise les 27 milliards de dollars, soit 31% de toutes nos importations hors Canada.

Récemment, la ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, a fait une tournée des délégations aux États-Unis et ce afin de démontrer aux Américains que le gouvernement voulait «consolider les liens» avec les États-Unis. «C'est une priorité» pour le Québec. Tant mieux.

Deux autres marchés à ne pas négliger pour le Québec en raison de leur potentiel: le Mexique et l'Asie. Le gouvernement ne veut pas rater les nouvelles occasions d'affaires et c'est pourquoi il alloue près de deux millions à la Délégation générale de Mexico et 2,7 millions à celle de Tokyo.

Robert Keating, grand responsable de la Zone Amériques et Asie-Pacifique au ministère des Relations internationales, résume les priorités de l'heure du gouvernement Charest pour les délégations placées sous son aile: négocier avec les Américains l'entente la plus souple possible en ce qui concerne l'imposition du passeport à la frontière, ce qui aura des conséquences sur le tourisme et les échanges commerciaux; augmenter les échanges commerciaux avec le Mexique et attirer davantage de touristes mexicains; poursuivre notre devoir de solidarité envers Haïti; développer et percer le marché émergent brésilien en ouvrant prochainement un bureau d'affaires à Sao Paulo (cela devrait coïncider avec la venue à la fin d'août d'une mission politico-économique dirigée par la ministre Gagnon-Tremblay); positionner le Québec en Chine en doublant le personnel (de 6 à 13 personnes) des bureaux d'affaires à Pékin et Shanghai; ouvrir un bureau d'affaires en Inde (Mumbai), l'autre grand pays en plein essor.