Une envolée trop rapide du huard vers la parité aura un impact négatif sur le fabricant montréalais de simulateurs de vol CAE (T.CAE).

Une envolée trop rapide du huard vers la parité aura un impact négatif sur le fabricant montréalais de simulateurs de vol CAE [[|ticker sym='T.CAE'|]].

L'entreprise montréalaise espère donc que le volatile modérera ses transports.

«Nous sommes passés de 63 cents US, il y a trois ou quatre ans, à plus de 94 cents US, nous nous sommes adaptés», a déclaré le vice-président aux finances de CAE, Alain Raquepas, à l'issue d'un discours prononcé devant le Cercle finance et placement du Québec mercredi.

«Nous sommes capables de nous adapter, de continuer à augmenter notre productivité. Mais nous ne sommes pas capables de faire ça en deux mois, c'est évident. Nous pourrions avoir un petit impact à court terme, tout dépendant de la rapidité avec laquelle nous allons atteindre la parité, si nous l'atteignons.»

M. Raquepas a indiqué que depuis deux mois, la progression du huard avait été «assez fulgurante».

«Nous avons un programme constant de réduction des coûts, avec des objectifs bien précis, a-t-il déclaré. Nous espérons que, si la parité devait arriver, qu'elle se fasse sur une période raisonnable.»

M. Raquepas a affirmé qu'il était toujours possible de trouver de nouvelles façons de réduire les coûts, d'augmenter la productivité.

La nécessité rend inactif, a-t-il rappelé.

Il a toutefois affirmé qu'il n'était pas question pour l'instant de transférer des activités de production dans des pays à faibles coûts.

«Ce n'est pas sur l'écran radar», a-t-il soutenu.

Outre ces efforts au niveau de la réduction des coûts, CAE espère également se prémunir davantage contre l'appréciation de la devise canadienne en tentant de vendre des simulateurs en euros plutôt qu'en dollars américains.

Le principal concurrent de CAE dans le domaine des simulateurs pour l'aviation civile, Thales, est une entreprise européenne.

«Nous verrons si nous sommes capables d'influencer la devise dans laquelle les simulateurs sont vendus», a déclaré M. Raquepas, tout en soutenant que l'essentiel des efforts de CAE portera sur la réduction des coûts.

Si on ne tient pas compte de l'envolée du huard, le ciel est plutôt radieux pour CAE. Son bénéfice net a carrément doublé entre l'exercice financier 2006 et l'exercice financier 2007, passant de 63,6 millions à 127,4 millions de dollars. Après une dure restructuration, l'entreprise est maintenant en mode croissance.

«CAE est le secret le mieux gardé dans l'île de Montréal», a affirmé M. Raquepas devant le Cercle finance et placement du Québec.

La conjoncture ne pourrait être plus positive: dans le domaine de l'aviation civile, les grands transporteurs américains qui émergent de la protection de la loi sur la faillite se préparent à se rééquiper, les sociétés aériennes remplacent leurs vieux appareils par des avions plus performants et plus économes, les pays émergents placent des commandes en grand nombre, les transporteurs à rabais sont en pleine croissance et de nouveaux appareils apparaissent sur le marché.

Cela se traduit par de jolies ventes de simulateurs, mais aussi par une demande accrue en services de formation.

«Nous planifions une expansion de notre réseau de centres de formation, a déclaré M. Raquepas. Nous pensons accroître notre parc de simulateurs de 10% par année.»

CAE compte finalement sur ses divisions militaires pour contrebalancer les cycles de l'aviation civile.