Tous les matins de la semaine Stanley Ma entre au bureau vers 8h15.

Tous les matins de la semaine Stanley Ma entre au bureau vers 8h15.

Occupé par les dossiers concernant son réseau de 790 restaurants, il y reste tous les soirs jusqu'à 20h.

Comme si ce n'était pas assez, le président retourne au siège social du Groupe MTY [[|ticker sym='V.MTY'|]], à Ville Saint-Laurent, le samedi jusqu'en après-midi.

«Pour réussir il faut être studieux, patient et réaliste», précise cet homme d'affaires anglophone de 58 ans, originaire de Hong Kong.

«Il faut aussi être humble», prend-il soin d'ajouter en souriant.

C'est vrai que le Groupe MTY n'aime pas vraiment le limelight, comme le dit son fondateur.

Pourtant, ses excellents résultats et son étonnante performance boursière au cours de la dernière année ont projeté sous les feux de la rampe ce franchiseur et exploitant de 19 bannières de restauration rapide.

L'an passé, l'entreprise a engrangé des profits nets de 5,8 millions sur des ventes de 22,4 millions.

En douze mois, son titre a doublé (autour de 10$) à la petite Bourse de croissance TSX.

Pas étonnant que M. Ma soit de plus en plus connu des investisseurs.

Mais, humilité oblige, plusieurs de ses bannières, comme Sushi Shop, La Crémière et Croissant Plus, sont plus populaires que lui.

Quelle est donc la recette du succès de ce chef d'entreprise?

Le dirigeant prend une pause avant de répondre.

«Nous avons un modèle d'affaires plutôt unique, dit-il. La majorité de nos restaurants sont concentrés dans les foires alimentaires (food court) des centres d'achat.»

Jetez un coup d'oeil la prochaine fois. À travers la foule de restos de tous les genres vous trouverez probablement un comptoir Tiki-Ming (chinois), Mrs Vanellis (italien), Thaï Express (thaïlandais), Sukiyaki (japonais), Kim Chi (coréen), Villa Madina (méditerranéen), Chick n Chick (rôtisserie), Franx Supreme (hot dog, hamburgers) ou Cultures (santé).

Ce sont des bannières du Groupe MTY. Elles s'ajoutent à Veggirama, Panini, CaféRama et aux restos Au Vieux Duluth Express, TCBY Canada et Yogen Früz Canada opérés sous licences.

«Les foires alimentaires offrent plusieurs avantages», explique M. Ma.

Tout d'abord, l'achalandage. Il y passe des milliers de personnes par jour.

Puisque les consommateurs sont déjà sur place l'entreprise n'a pas à dépenser beaucoup en publicité.

«Notre budget publicitaire total est inférieur de 1 million par année, en incluant les menus, les affiches, etc., dit-il. C'est beaucoup moins que les grandes chaînes de restaurants.»

Ensuite, la restauration rapide permet une plus grande rotation de clients. «On peut servir beaucoup de monde car les gens ne prennent pas une heure pour manger», observe le président.

Sans compter que les locateurs prennent soin de varier les types de cuisine pour éviter qu'il y ait deux restos chinois, deux grecs ou deux libanais. «D'une certaine façon, ça limite la concurrence dans nos créneaux», souligne-t-il.

De plus, il y a d'autres ingrédients dans la recette de M. Ma.

Pas moins de 97% des 790 établissements du Groupe MTY sont franchisés. Les autres appartiennent au réseau corporatif du groupe.

«Cette structure nous permet de générer des revenus récurrents», constate-t-il.

En effet, les franchisés versent à l'entreprise des redevances d'environ 8 à 9% (incluant les frais de publicité) de leurs ventes brutes.

En échange, on leur offre l'appartenance à une bannière, une formation, du marketing, des menus, des prix comparatifs des fournisseurs, l'expertise du groupe, etc.

Cette année, le Groupe MTY compte ouvrir une cinquantaine de nouveaux établissements franchisés, notamment des Sushi Shop et Thaï Express. «Principalement au Québec, en Ontario et en Alberta», précise M. Ma.

Quelques 45% des restaurants du groupe se trouvent au Québec et 31% en Ontario. Le reste se trouve dans l'Ouest canadien.

Présentement, les États-Unis ne sont pas dans la mire de l'entreprise. «On verra plus tard, dit le président. Pour l'instant, il y a encore beaucoup d'occasions au Canada.»

L'objectif est de faire passer à 1000 le nombre d'établissements d'ici la fin 2008.

Il s'agirait d'une hausse de plus de 25% dans les 18 prochains mois.

Pour y arriver, la société se prépare pour des acquisitions, signale le président.

«Plusieurs dossiers sont à l'étude mais je ne peux en dire plus», ajoute-t-il.

L'analyste Stuart Morrow, de Research Capital, a ciblé quatre achats possibles: Edo Japan, Jimmy the Greek, Manchu Wok Enterprises ou Taco Time Canada.

Puisque l'entreprise n'a pas de dettes, qu'elle dispose de 11 millions de liquidités et qu'elle continue à produire des flux monétaires positifs, le prochain achat ne nécessitera probablement pas d'émission d'actions.

«Je n'aime pas les dilutions», rappelle M. Ma, qui détient 27% des actions de l'entreprise.

L'an dernier, avec 11 millions MTY avait acheté les bannières Sushi Shop avec ses 46 restaurants (aujourd'hui 57) et Koya avec ses 22 établissements.

La forte poussée de l'action fait en sorte que le prix cible de 10,50 $ d'ici un an, prévu par l'analyste Morrow dans son rapport d'avril dernier, est déjà atteint.

M. Ma pense qu'il y a encore beaucoup de potentiel. «La hausse du titre depuis un an reflète ce que nous avons réalisé jusqu'à présent, dit-il. Mais il y a encore beaucoup à venir dans les prochaines années.»

À court terme, il n'a pas l'intention d'inscrire le titre à la grande Bourse de Toronto.

«Au cours de la prochaine année nous allons nous concentrer sur la croissance de l'entreprise, souligne le président. On pourrait transférer sur le parquet de Toronto en 2008.»