Les actionnaires nouveaux et anciens de Bikini Village (T.GBV) semblent en voie de faire la paix et envisagent même de lancer le détaillant de maillots de bain dans un programme de rénovation et d'expansion, comprenant l'ajout d'une vingtaine de magasins.

Les actionnaires nouveaux et anciens de Bikini Village [[|ticker sym='T.GBV'|]] semblent en voie de faire la paix et envisagent même de lancer le détaillant de maillots de bain dans un programme de rénovation et d'expansion, comprenant l'ajout d'une vingtaine de magasins.

Mais des différends demeurent et les actionnaires ne s'entendent pas sur l'opportunité de recueillir des fonds supplémentaires pour financer la relance de la chaîne.

«Nous avons eu une très bonne rencontre (mercredi au siège social de Bikini Village à Boucherville) et je pense que nous nous comprenons mieux», a dit à La Presse Affaires George Armoyan, président du holding d'investissement Clarke, de Halifax, principal actionnaire de Bikini Village depuis quelques mois.

Après un mauvais départ fait de méfiance et d'ultimatums, M. Armoyan et deux autres cadres de Clarke ont fini par rencontrer mercredi le président du conseil de Bikini Village, Paul Delage Roberge, ainsi que le président Yves Roy et l'administrateur Richard Soly.

À la fin de 2006, Clarke avait pris une position minoritaire importante dans le capital de Bikini Village, soit 13% des actions de cette société cotée à la Bourse de Toronto. Il y a eu des frictions publiques et des lettres d'avocat envoyées de part et d'autre après que Clarke se soit vu refuser deux sièges au conseil d'administration. Le 12 mars, Clarke a exigé et obtenu que soit convoquée pour le 9 mai une réunion extraordinaire pour débattre de deux ses candidatures au conseil.

Mais la rencontre de mercredi semble avoir aplani plusieurs différends : «On a discuté de toutes sortes de choses et nous avons de part et d'autre conclu qu'il n'est pas nécessaire de tenir la réunion extraordinaire, qui était prévue pour le 10 mai, a dit M. Armoyan. Je crois qu'ils feront une concession; je m'attends à ce qu'ils nous offrent (aujourd'hui) un premier siège au conseil et que le second nous soit offert au mois de juin, à la réunion annuelle des actionnaires.»

C'est M. Roy qui céderait son siège au conseil et se concentrerait sur la direction de la compagnie, a dit M. Armoyan, qui dit préférer ne pas avoir à forcer une assemblée extraordinaire, avec les coûts que cela implique.

M. Roy n'a pas rappelé La Presse Affaires.

«M. Roberge a été très courtois et très plaisant, il m'a même donné un livre sur les familles du Québec, avec les anniversaires et tout ça. Je crois qu'il donne ça aux gens-clés du Québec. Peut-être que je vais devenir membre de Québec inc!» a dit M. Armoyan à la blague.

Aux dernières nouvelles, Clarke possédait 13 % de Bikini Village et M. Delage, environ 4% (mais avec des options lui permettant de hausser sa participation à 8%).

Selon M. Armoyan, Bikini Village devrait investir dans la rénovation de ses 56 magasins, qui, en moyenne, n'ont pas été refaits depuis plus de neuf ans et quatre mois. M. Armoyan est sorti de la rencontre très encouragé, puisque ce programme de rénovation déjà dans les cartons permettrait d'augmenter de 30% le revenus des magasins. «Il est aussi question d'ouvrir d'ici deux ans 20 magasins de plus dans des régions du Québec et de l'Ontario où nous ne sommes pas assez présents.»

Ce plan était déjà en préparation avant que Clarke n'investisse dans Bikini Village.

Les rénovations et l'ouverture des 20 nouvelles succursales pourraient alors êtres suivies par deux phases d'expansion vers des territoires où Bikini Village est absent, soit l'Ouest canadien, puis les provinces de l'Atlantique, dit M. Armoyan.

Il reste une pomme de discorde : les anciens actionnaires veulent faire une nouvelle ronde de financement. Le 21 mars, M. Armoyan avait déclaré à La Presse Affaires qu'il serait prêt à se joindre à une ronde de financement au prorata de son pourcentage actuel. Mais après avoir écouté la présentation de M. Roy sur les finances de Bikini Village, il pense maintenant que la firme a amplement les moyens de financer sa relance elle-même, sans injection de nouveau capital. «Les trimestriels vont paraître bientôt. Bikini Village a de l'argent en masse», a dit M. Armoyan.

L'action de Bikini Village a clôturé jeudi à 14,5 cents, inchangé par rapport à la veille.