Le Canadien National (CN) a fait savoir mercredi soir qu'il décrétait un lock-out à l'égard de ses employés membres des Travailleurs unis des transports (TUT) dans divers terminaux au pays, là où les syndiqués ont cessé le travail le jour même, tout en se disant disposé à reprendre les négociations.

Le Canadien National (CN) a fait savoir mercredi soir qu'il décrétait un lock-out à l'égard de ses employés membres des Travailleurs unis des transports (TUT) dans divers terminaux au pays, là où les syndiqués ont cessé le travail le jour même, tout en se disant disposé à reprendre les négociations.

La société ferroviaire n'a pas précisé quels étaient les terminaux affectés par sa mesure.

«Le CN est un chemin de fer à horaires fixes et nous ne pouvons pas exploiter un service marchandises de précision sans des ressources prévisibles en matière de main-d'oeuvre», a expliqué le président-directeur général du CN, Hunter Harrison, qui a ajouté que «les arrêts de travail tournants perturbent grandement les activités de la compagnie. Nous devons assurer la continuité de notre exploitation».

Le CN a indiqué qu'il continuerait de servir sa clientèle dans l'ensemble du pays grâce à ses cadres.

Par ailleurs, M. Harrison a ajouté que le transporteur était prêt à reprendre les négociations avec les TUT. Aucune date n'a cependant été fixée pour la tenue de discussions.

Plus tôt en journée, la direction du CN se disait déjà disposée à négocier avec le syndicat pour mettre fin aux débrayages sporadiques.

Mais en mars, dans une note aux cadres du transporteur, M. Harrison indiquait que les salariés ne devaient pas espérer de l'employeur une offre bonifiée, par rapport à un accord de principe qui vient d'être rejeté.

Mardi, à une forte majorité, les membres du syndicat ont refusé le protocole d'accord conclu entre les deux parties.

Un mouvement de grève a débuté mercredi en Colombie-Britannique, suite au rejet de cette entente. À Vancouver et Kamloops ainsi qu'à Oakville, en Ontario, des piquets de grève ont été érigés. D'autres sites du CN pourraient être touchés ultérieurement.

L'accord d'une durée d'un an, rétroactif au 1er janvier, prévoyait des hausses salariales de 3,0% de même qu'une prime de 1000 $ par employé, à la signature.

Pourtant «les membres des TUT se sont exprimés, leur message tant au syndicat qu'au CN est très clair. Ils veulent une meilleure entente, qui va aborder les questions de dignité et celles dites relationnelles», a écrit le dirigeant syndical John Armstrong sur le site Internet des TUT.

Un porte-parole du CN, Mark Hallman, a affirmé mercredi qu'«au bout du compte, il faut connaître ce que chaque partie veut dire, pour voir si nous pouvons progresser».

M. Hallman a ajouté que les cadres du CN étaient prêts à remplacer les employés qui débraieraient. La compagnie a aussi dit avoir obtenu du syndicat l'assurance verbale que ses membres continueraient de protéger, le mieux possible, les services de train de banlieue à Toronto et Montréal pendant les débrayages tournants.

Les TUT représentent 2800 chefs de train et agents de manoeuvre du CN à travers le pays.

Jusqu'ici, l'employeur n'a pas demandé qu'entre en jeu le gouvernement fédéral. Le 29 mars, le ministre Jean-Pierre Blackburn affirmait qu'une loi spéciale serait vite adoptée si le conflit devait nuire au transit des marchandises.

La session parlementaire doit reprendre lundi à Ottawa.