Des avocats de la défense ont de nouveau échoué, mardi, dans leur tentative de faire annuler le procès pour fraude de Conrad Black, à la lumière de témoignages concernant les dépenses personnelles que l'ancien baron de la presse aurait refilées à Hollinger International.

Des avocats de la défense ont de nouveau échoué, mardi, dans leur tentative de faire annuler le procès pour fraude de Conrad Black, à la lumière de témoignages concernant les dépenses personnelles que l'ancien baron de la presse aurait refilées à Hollinger International.

Cette fois, c'est la requête soumise par l'avocat de Black, Ed Genson, que la juge Amy St.Eve a rapidement rejetée. M. Genson s'était opposé à certaines questions de la poursuite sur les finances d'Hollinger International, concernant des fonds qui auraient été remis illégalement à ses dirigeants.

Lundi, l'avocat d'un des co-accusés de Black, Jack Boultbee, avait tenté de faire annuler le procès et d'obtenir des procès séparés pour les différents co-accusés. Sa requête avait elle aussi été rejetée par la juge St.Eve.

L'essentiel des témoignages entendus mardi a porté sur l'usage qu'aurait fait Black d'un jet privé appartenant à l'entreprise pour effectuer un voyage personnel à Bora Bora, dans le Pacifique Sud, en 2000.

Les avocats de Black triment dur pour tenter de discréditer la manière dont les dépenses liées à cette vacance ont été inscrites par l'ancien contrôleur de Hollinger International, Fred Creasey. Ils ont ainsi fait valoir qu'une bonne partie du périple s'est déroulée aux États-Unis, une dépense normalement épongée par Hollinger International.

Pour sa part, l'avocate de la poursuite Julie Ruder a remis en question les principes comptables utilisés par M. Creasey ainsi que le coût du vol qui, a-t-on dit à M. Creasey, aurait eu une juste valeur marchande de 6000 $ l'heure.

«Est-ce que ça veut dire que quelqu'un peut prendre l'avion pour aller à Disneyland parce que c'est aux États-Unis?, a-t-elle demandé. Est-ce que quelque chose l'empêchait (Black) de rechercher un meilleur tarif sur Internet?»

Ses questions ont provoqué des rires avant d'être rejetées par la juge St.Eve.

Black, Boultbee, Mark Kipnis et Peter Atkinson sont accusés d'avoir empoché quelque 60 M$ US en paiements dans le cadre d'une entente de non-concurrence, des sommes qui auraient normalement dûes être remises aux actionnaires de Hollinger International. Black est aussi accusé d'avoir refilé à l'entreprise quelque 20 M$ US en dépenses personnelles.

M. Creasey a témoigné, la semaine dernière, en affirmant qu'il lui avait été impossible de déterminer si ces paiements avaient été autorisés, ou par qui ils l'avaient été.

Les avocats de la défense ont déposé, en réponse, plusieurs documents qui démontreraient que ces paiements ont été correctement comptabilisés et déclarés.