L'avocat Marc Bellemare estime que les déclarations de la ministre des Finances Monique Jérôme-Forget concernant le dossier Norbourg pourraient être considérées comme de l'ingérence dans le processus judiciaire.

L'avocat Marc Bellemare estime que les déclarations de la ministre des Finances Monique Jérôme-Forget concernant le dossier Norbourg pourraient être considérées comme de l'ingérence dans le processus judiciaire.

Vendredi, à l'Assemblée nationale, la ministre a fait des commentaires sur la peine à imposer à Vincent Lacroix, l'ex-pdg de Norbourg, reconnu coupable de fraude. Elle a dit espérer une peine sévère.

Marc Bellemare, ancien ministre libéral, croit à tout le moins que cette intrusion dans le dossier n'est pas saine pour la justice.

M. Bellemare soutient que la séparation entre les pouvoirs exécutif et judiciaire est sacrée dans une démocratie.

Des juges ont déjà décrété l'arrêt des procédures dans certains procès en raison de déclarations publiques faites par des politiciens.

Le Journal de Montréal rapporte aussi que le juge John Gomery a commenté en disant que les politiciens doivent éviter toute apparence de pression sur les juges.

Le quotidien indique aussi que l'ex-juge Andrée Ruffo est outrée par la sortie de Mme Jérôme-Forget. Mme Ruffo affirme que les propos de la ministre sont «effrayants» et inacceptables».

«C'est du jamais vu qu'une ministre se lève et réclame une sentence qui selon elle serait appropriée. Si j'étais Vincent Lacroix, je taperais des mains en voyant ça.»

Le juge Gomery conseille à la ministre de s'abstenir de telles interventions à l'avenir. «C'est encore devant le juge et ce n'est pas encore le moment», a-t-il dit.