Si l'industrie du nautisme et les plaisanciers appréhendent un peu l'arrivée des vagues déchaînées de la récession américaine, ils profitent déjà par contre du doux réconfort du dollar fort.

Si l'industrie du nautisme et les plaisanciers appréhendent un peu l'arrivée des vagues déchaînées de la récession américaine, ils profitent déjà par contre du doux réconfort du dollar fort.

C'est ainsi que le président de l'Association maritime du Québec (AMQ), Walter Timmerman, voit l'horizon à l'ouverture de son Salon du bateau et des sports nautiques.

Pourtant, la tempête vient de secouer les Bourses du monde et une autre menace la côte économique américaine, avant de peut-être déferler ailleurs sur la planète.

Des baby-boomers ont eu le temps de mettre de l'argent à l'abri, avant de s'acheter un bateau valant jusqu'à un million de dollars, mais la chute en vrille de la Bourse pourrait frapper leurs placements, reconnaît de son côté le directeur général de l'AMQ, Yves Paquette.

Par contre, malgré leurs embarcations énergivores, les récentes hausses de prix du carburant n'ont pas vraiment changé les habitudes des plaisanciers, selon Yves Paquette.

Les manufacturiers exposent toujours des bateaux d'un million au salon, car des baby-boomers tiennent à leur confort, dit-il.

Pas peur de la récession

Une récession ne fera pas une grande différence, renchérit Walter Timmerman. Par contre, le salon a économisé sur la publicité imprimée cette année, dit-il, et il a plutôt misé tout son budget sur la chaîne RDS, la Cage aux sports et les panneaux réclame.

Walter Timmerman croit pouvoir viser ainsi une affluence de 35 000 visiteurs à son salon, comparativement à 25000 ou 30000 d'habitude.

Surtout, des plaisanciers aux poches pleines de dollars forts seraient davantage attirés cette année par les bateaux, en grande partie fabriqués aux États-Unis, souligne le président.

«Les bateaux américains coûtent de 15% à 20% moins cher depuis la remontée du huard. C'est plus facile d'en acheter et c'est un bon placement. Le bateau va se dévaluer au fil des ans, mais comme il aura été payé moins cher, ça va contrebalancer. Il faut en choisir un qui aura une vie longue. Le huard augmente le pouvoir d'achat et ça va compenser pour la récession», selon Walter Timmerman.

Par contre, les ventes des manufacturiers de bateaux du Québec s'annoncent plus difficiles, reconnaît le président.

«C'est sûr que Princecraft et BRP (motomarines Bombardier) se sont adaptés au dollar fort, grâce à leur expérience. Doral, de Grand-Mère, devra cependant apprendre à diminuer ses marges de profits, selon lui, après avoir profité longtemps d'un huard faible».

Le président de l'AMQ, qui regroupe 225 entreprises (dont les marinas) et 6000 plaisanciers, ne croit pas que les nuages à l'horizon vont vraiment changer le potentiel du nautisme.

Walter Timmerman a dévoilé hier une étude sur l'impact économique de l'industrie nautique, réalisée par Genesis & Smith Gunther, pour le compte de l'Association canadienne des manufacturiers de produits nautiques.

Les retombées de la plaisance s'élèvent à 27 milliards au Canada, dont 6 milliards au Québec. La moitié de la fabrication canadienne de bateaux et d'accessoires se fait au Québec, au coût de 569 millions, avec 2226 employés, pour des ventes de un milliard.

Au moins 800 000 Québécois font du nautisme et leurs dépenses s'élèvent à 5,9 milliards, dont la moitié profite au tourisme.