La croissance chinoise a été au plus haut depuis plus d'une décennie en 2007, comme l'inflation, avec un taux de 11,4% qui alimente le spectre d'une surchauffe du géant asiatique.

La croissance chinoise a été au plus haut depuis plus d'une décennie en 2007, comme l'inflation, avec un taux de 11,4% qui alimente le spectre d'une surchauffe du géant asiatique.

La richesse chinoise a totalisé 24 667 milliards de yuans (environ 3380 G$ US, au taux de fin 2007), son plus fort niveau de progression depuis une hausse de 13,1% enregistrée en 1994.

En 2006, la croissance de la Chine a été de 11,1%.

Cette nouvelle performance pourrait permettre au géant asiatique de devenir bientôt la troisième économie mondiale devant l'Allemagne et derrière les États-Unis et le Japon.

Interrogé à ce sujet lors de la présentation des statistiques à la presse, le directeur du BNS, Xie Fuzhan a indiqué que «l'on ne pouvait pas encore faire de comparaison avec l'Allemagne», cette dernière «n'ayant pas encore publié ses statistiques économiques» 2007.

Xie Fuzhan a une nouvelle fois mis en avant «le risque de passer d'un rythme rapide à la surchauffe».

Les chiffres 2007 montrent une économie toujours en expansion sur le front des investissements (+24,8%), de la production industrielle (+18,5%), des échanges commerciaux et de l'inflation, au plus haut depuis onze ans (+4,8%).

La lutte contre l'inflation et la bulle du prix des actifs est la priorité du gouvernement pour 2008.

Plusieurs facteurs ont contribué au bond de l'indice des prix à la consommation : les hausses de cours mondiaux de certains produits (pétrole, céréales), ainsi que «la pression due à une liquidité excessive», a souligné M. Xie.

Pour tenter de juguler le phénomène, les plus hautes autorités chinoises, réunies en décembre sous la houlette du Parti communiste chinois au pouvoir, ont indiqué qu'elles adopteraient cette année une politique monétaire plus stricte.

Pour Tao Wang, économiste de Bank of America, cela devrait se traduire par «la poursuite de mesures de contrôle macroéconomiques, sous forme de contrôle du crédit, des feux verts plus parcimonieux aux projets d'investissements, ainsi qu'une appréciation plus rapide du yuan», la monnaie chinoise.

«Mais vu que les baisses de taux par la Réserve fédérale devraient se poursuivre, nous ne prévoyons pas de multiples hausses des taux en Chine cette année», a-t-il dit.

«La Banque centrale devrait être plus prudente en matière de hausse des taux et procéder à 2-3 hausses dans l'année», approuve Chen Jijun de Citic Securities. JP Morgan en prévoit trois.

Les autorités ont eu recours en 2007 à six hausses des taux d'intérêt et dix des réserves obligatoires des banques afin de tenter de limiter le crédit qui nourrit les investissements, dans un système où la liquidité est jugée excessive.

Wang Tao et Chen Jijun estiment que «ces investissements sont le facteur ayant le plus contribué à la croissance du PIB», davantage même que les exportations.

Celles-ci sont restées nettement excédentaires, bien que les autorités de Pékin cherchent à rééquilibrer la balance commerciale, notamment pour alléger les tensions avec ses partenaires occidentaux déficitaires.

L'excédent commercial record a atteint 262 2 G$ US, en hausse de 47,7% par rapport à 2006.

«Le ralentissement économique à l'extérieur, États-Unis en tête, devrait toutefois ralentir le rythme des exportations de la Chine», souligne Shen Minggao de Citi, à l'instar de nombreux analystes.

«Déjà la croissance s'est modérée au quatrième trimestre (11,2% en glissement annuel après 11,5% au troisième) principalement en raison d'une croissance moindre des exportations», note Tao Wang.