Une éventuelle fusion entre les deux plus grosses compagnies de téléphone au Canada est une très mauvaise nouvelle pour les consommateurs, estime l'Union des consommateurs.

Une éventuelle fusion entre les deux plus grosses compagnies de téléphone au Canada est une très mauvaise nouvelle pour les consommateurs, estime l'Union des consommateurs.

«On trouve déjà que ça manque de concurrence dans le secteur du cellulaire, a commenté hier Charles Tanguay, le porte-parole de l'organisme. Prendre deux gros joueurs pour n'en faire qu'un ne peut qu'empirer la situation».

Bell, Telus et Rogers dominent le marché de la téléphonie sans fil au Canada et cette domination fait en sorte que les Canadiens paient entre 40 et 60% plus cher que les Américains pour ce type de télécommunications.

«Il n'y a pas assez de joueurs», dénonce Charles Tanguay, qui soutient que Bell Canada a déjà beaucoup d'influence sur le gouvernement fédéral, ce qui nuit à l'implantation d'une concurrence viable.

Trois autres prétendants dominés par des fonds d'investissement américains aux poches profondes veulent aussi mettre la main sur Bell. Telus a donc présenté son offre comme une la seule façon de conserver la propriété de Bell au Canada. L'argument nationaliste n'émeut guère l'Union des consommateurs.

«Le consommateur n'est pas gagnant, qu'il se fasse exploiter par un Américain ou un Canadien», dit Charles Tanguay.

Pour les concurrents de Bell et Telus, une fusion des deux entreprises pourrait bien être le pire des scénarios. Ni Rogers, ni Cogeco n'ont voulu faire de commentaires hier.

Pour sa part, Quebecor n'est nullement troublée par un possible rapprochement entre Bell et Telus. «Tout ce qui nous intéresse, c'est de pouvoir mettre la main sur du spectre à un prix raisonnable afin de pouvoir offrir un service sans fil avec une technologie améliorée», a expliqué le vice-président aux affaires corporatives de Quebecor, Luc Lavoie.

Le gouvernement fédéral va mettre à l'enchère en janvier prochain 90 mégahertz de spectre pour le sans fil. Les trois joueurs dominants (Bell Telus et Rogers) ont réclamé que cette capacité supplémentaire soit accessible à tous tandis que les nouveaux venus sur le marché du cellulaire voudraient qu'une partie de cette capacité, soit 40 sur 90 mégahertz, leur soit réservée.

Jeudi, Telus a fait savoir qu'elle changeait d'idée et qu'elle préférerait que le gouvernement réserve du spectre aux nouveaux venus dans le marché plutôt que d'obliger Bell et Telus à vendre une partie de leurs activités dans le sans fil comme condition pour accepter leur fusion.

Selon des analystes, Bell et Telus pourraient être forcées à vendre une partie de leurs activités dans le sans-fil mais selon d'autres, le sans-fil est la raison d'être de la transaction et elle ne se fera tout simplement pas si les deux entreprises doivent céder une partie de ce marché.