Après Mathieu, Marc, Luc et Jean, il y a l'Évangile selon Warren.

Après Mathieu, Marc, Luc et Jean, il y a l'Évangile selon Warren.

Warren Buffett est sans contredit le meilleur investisseur au monde. Mais pour ses disciples, l'Oracle d'Omaha est bien davantage.

Pas étonnant que les 27 000 actionnaires qui ont assisté l'assemblée annuelle de Berkshire Hathaway n'ont pas fait que débattre des résultats financiers de la société. Toute la journée, ils ont demandé à Warren Buffett de se prononcer sur plusieurs dossiers chauds qui divisent la société américaine.

Sur la question des changements climatiques, Warren Buffett ne s'est pas défilé. Il a admis que le problème était sérieux. Autant pour les citoyens américains que pour Berkshire Hathaway, dont les résultats de 2005 et 2006 ont été affectés par l'ouragan Katrina (l'entreprise possède plusieurs compagnies d'assurance).

«Nous ne pouvons jamais être sûrs à 100%, mais les preuves sont suffisantes pour conclure au phénomène des changements climatiques», dit-il.

«Nous y portons attention car nous sommes dans le secteur des assurances, qui est affecté par ce phénomène. Les changements climatiques doivent être pris au sérieux car ils constituent un problème où il n'y a pas de marge d'erreur. Ou vous réglez ce problème à temps, ou il est trop tard.»

Son complice Charlie Munger, vice-président du conseil d'administration de Berkshire Hathaway, a été plus cinglant envers un actionnaire qui suggérait de remplacer le pétrole par l'éthanol.

«C'est l'une des idées les plus stupides que j'ai entendue», dit-il, faisant valoir que la hausse de la demande d'éthanol – qui est fabriqué à base de maïs – entraînerait une hausse des prix des céréales.

Warren Buffett a aussi dû défendre sa position en faveur du droit des femmes à l'avortement. «C'est mon opinion, dit-il. J'espère que vous la respecterez comme je respecte la vôtre.»

Warren Buffett a aussi tenté de rassurer les actionnaires de Berkshire Hathaway inquiets des nombreuses acquisitions des firmes d'investissements privés.

«Nous ne sommes pas en compétition avec ces gens-là, qui vont devoir ralentir un jour ou l'autre car la situation sera plus chaotique», dit-il.

«Mais il fut un temps où les gouvernements et le monde financier étaient beaucoup plus préoccupés par les investissements à crédit. Ce fut d'ailleurs l'une des leçons apprises de la Grande Dépression de 1929. Maintenant, la réglementation sur les investissements à crédit est une vraie blague...»