Le procureur de New York et la SEC, le régulateur boursier américain, enquêtent sur des transactions massives réalisées sur l'action du groupe Dow Jones juste avant l'annonce d'une offre de rachat de 5 milliards présentée par le groupe News Corp, a révélé samedi le Wall Street Journal.

Le procureur de New York et la SEC, le régulateur boursier américain, enquêtent sur des transactions massives réalisées sur l'action du groupe Dow Jones juste avant l'annonce d'une offre de rachat de 5 milliards présentée par le groupe News Corp, a révélé samedi le Wall Street Journal.

News Corp., le groupe de Rupert Murdoch, a rendu public mardi 1er mai une offre de rachat de Dow Jones pour 60$ par action, soit plus de 20$ de plus que le cours moyen du groupe en Bourse depuis des mois.

M. Murdoch, qui est conseillé par plusieurs banques, avait en fait envoyé une lettre proposant cette offre deux semaines auparavant.

Un porte-parole de Dow Jones a indiqué au WSJ que le groupe avait reçu une citation à comparaître du procureur et une demande d'enquête de la SEC.

«Nous coopérerons pleinement avec les autorités», a-t-il dit. Un porte-parole de News Corp. a également indiqué avoir reçu ces mêmes deux avis, et que son groupe coopérerait pleinement.

L'enquête porte surtout sur des options d'achat passées dans les derniers jour d'avril, où quelque 10.000 options ont été échangées contre 7.000 pour la totalité du premier trimestre.

Par exemple le 30 avril, alors que l'action Dow Jones cotait environ 36 $, des spéculateurs ont acheté 3400 options d'achat futur à 45 $ l'action. C'était la première fois que ces options étaient négociées depuis trois mois, selon le WSJ.

Le lendemain, lorsque l'annonce de l'offre a été connue, l'action a bondi à plus de 56 $ et les options ont triplé de valeur, passant de 12 cents à 35 cents.

L'action Dow Jones aussi a connu de gros échanges très inhabituels le 17 avril, jour où M. Murdoch avait envoyé sa proposition au conseil d'administration de Dow Jones.

L'action avait ce jour-là monté de 3,2% à 36,34 $, et surtout 2,8 millions d'actions avaient changé de main, plus du double du volume quotidien moyen, ajoute le WSJ.

Autre exemple, cité samedi par le New York Times, le 25 avril, un investisseur a acheté une option pour l'achat de 280 000 actions Dow Jones à 40$ en septembre, ce qui lui a coûté seulement 85 cents par action.

Depuis l'annonce de l'offre, l'option vaut 17,20 $ par action. L'investisseur a empoché potentiellement un profit de 4,6M$.

Pour l'instant, l'offre de M. Murdoch, qui veut mettre la main sur le Wall Street Journal, le prestigieux quotidien que possède le groupe Dow Jones, n'est pas acceptée. Des membres de la famille Bancroft qui contrôlent ensemble 52% des droits de vote de Dow Jones ont fait s'avoir qu'ils voteraient contre.

Par ailleurs, une actionnaire individuelle de Dow Jones, Nora Vides, a porté plainte le 3 mai devant le tribunal de New York en accusant les administrateurs du groupe, dont des membres de la famille Bancroft, d'avoir rejeté «hâtivement» l'offre de News Corp. uniquement pour pouvoir conserver leur position de contrôle des droits de vote.

La famille possède 24% des actions du groupe mais 64% des droits de vote, grâce à des action spéciales.

Mme. Vides espère obtenir le statut de plainte en nom collectif.

Les membres de la famille ou du groupe n'on pu être joints.

La SEC a actuellement intensifié ses actions contre de possibles délits d'initiés impliquant des professionnels de Wall Street.

Jeudi, la SEC et le procureur de Manhattan ont inculpé un ancien banquier du groupe Credit Suisse à qui ils reprochent d'avoir communiqué des informations concernant le rachat du groupe d'énergie du Texas TXU à un cadre pakistanais alors qu'il était encore en poste.