Ces dernières années, les firmes de courtages aux États-Unis et en Europe se sont empressées de créer leurs propres marchés automatisés, stimulées par les nouvelles réglementations et l'utilisation accrue que font les investisseurs des systèmes de transactions électroniques.

Ces dernières années, les firmes de courtages aux États-Unis et en Europe se sont empressées de créer leurs propres marchés automatisés, stimulées par les nouvelles réglementations et l'utilisation accrue que font les investisseurs des systèmes de transactions électroniques.

Ainsi, au cours de la dernière année, Credit Suisse Group, Morgan Stanley, UBS AG et Merrill Lynch ont fait partie des firmes de Wall Street qui ont investi dans ce qu'on appelle les Alternative Trading Systems (Systèmes parallèles de transactions - SPT). Cette solution leur permet de réaliser des transactions anonymement sans afficher de cotes à la Bourse.

Grâce à sa progression, Bats Trading est devenu le troisième marché des actions le plus occupé aux États-Unis et il a été aidé en cela par des investissements des maisons de courtage dont Credit Suisse Group et Lehman Brothers.

La Bourse Nasdaq a réduit deux fois ses frais de transaction pour repousser la concurrence de Bats, de Kansas City, au Missouri.

Au Canada, la plateforme Pure Trading, de CNQ, fera l'objet d'essai demain avant son lancement. Pour sa part, Nomura, de Instinet Group, prévoit lancer un SPT pour le Canada cette année, a fait savoir Tal Cohen, un porte-parole de Instinet Canada.

«Cela se produit partout dans le monde», commentait jeudi en entrevue Richard Nesbitt, le PDG de TSX Group, le propriétaire de la Bourse de Toronto.

«C'est tout simplement le monde des Bourses aujourd'hui, a-t-il ajouté, c'est plus concurrentiel, c'est un monde plus complexe et nous sommes persuadés que les marchés vont aimer nos produits.»

«Au cours des trois dernières années, TSX Group a consacré 50 millions à ajouter de la technologie, à améliorer la vitesse des transactions et à rehausser sa plateforme de transactions», précise Steve Keen, le porte-parole de TSX.

«Notre réaction devant cette nouvelle (la création d'une nouvelle Bourse au Canada) est de continuer à faire ce que nous faisons», a dit M. Nesbitt, ajoutant que la Bourse n'a pas l'intention d'abaisser ses frais de transactions.

«Nous investissons énormément dans la nouvelle technologie maintenant», a-t-il dit.

Si les courtiers confient 10 % de leurs affaires à la nouvelle Bourse, les revenus annuels de TSX sont susceptibles de diminuer de 3 millions, selon M. Nesbitt. TSX a obtenu des revenus de 353 millions l'an dernier.

On s'attend à ce que le système Alpha fonctionne durant les heures régulières des marchés au Canada, soit de 9h à 16h.

«Cela nous importe peu de savoir quelle plateforme est utilisée», confie de son côté Gavin Graham, qui participe à la gestion d'environ 5,6 milliards US à titre de responsable des placements de Guardian Group of Funds, de Toronto.

«Les transactions s'effectueront là où il y a le plus de liquidités», ajoute-t-il.

D'autres systèmes créés par des groupes de banques de Wall Street tels que Level and Bids Trading LP ont commencé à effectuer des transactions au cours des trois derniers mois.

En Europe, Citigroup et six autres firmes ont l'intention de lancer Turquoise cette année, un système paneuropéen qui concurrencera les Bourses européennes.