Même si les temps sont plutôt durs pour le secteur manufacturier, l'entreprise MF2 de Trois-Rivières réussit à maintenir le niveau de ses activités grâce à sa stratégie de diversification. Et son dernier bon coup dans le domaine de l'aéronautique lui donnera des ailes pour le futur.

Même si les temps sont plutôt durs pour le secteur manufacturier, l'entreprise MF2 de Trois-Rivières réussit à maintenir le niveau de ses activités grâce à sa stratégie de diversification. Et son dernier bon coup dans le domaine de l'aéronautique lui donnera des ailes pour le futur.

«Le 18 janvier dernier, on a été accrédité par Héroux-Devtek», a fièrement annoncé le président-directeur général, Frédéric Tremblay.

Héroux-Devtek est ce fabricant de produits aérospatiaux et industriels qui vient de signer un important contrat de 110 millions de dollars auprès de l'avionneur Bombardier.

Reconnu à travers le monde comme l'un des principaux spécialistes des trains d'atterrissage, cet équipementier de Longueuil doit donc fabriquer, assembler et livrer plus de 200 composants de détails structuraux.

Fait anecdotique, Héroux-Devtek s'était fait connaître dans les années 60 pour avoir conçu le train d'atterrissage du module lunaire qui a emporté sur la lune les astronautes américains du programme Apollo.

Or, MF2 vient de se démarquer parmi une banque de dix sous-traitants. Et dans les trois qui ont été retenus, l'entreprise trifluvienne est la seule n'ayant jamais trempé dans l'aéronautique.

«Et on est la seule à ne pas pomper les ressources d'Héroux-Devtek», s'est plu à signaler celui qui peut compter sur l'expertise interne de son équipe pour relever les défis.

D'ailleurs, Frédéric Tremblay ne manque pas de rappeler que MF2 est un atelier d'usinage qui fut démarré par un ingénieur. «Et on en compte quatre dans l'usine», a-t-il précisé.

Non seulement peut-il miser sur la compétence de sa trentaine d'employés, mais le jeune entrepreneur de l'année au concours provincial Arista-BMO Banque de Montréal de 2007 dispose plus que jamais d'un parc de machines-outils unique au Québec.

Ces jours-ci, il est à compléter la deuxième phase d'un vaste projet d'amélioration de sa compétitivité.

Si la première étape avait nécessité des investissements de l'ordre de 1,4 million de dollars, la seconde avait fait l'objet d'une annonce l'été dernier d'un prêt fédéral de 400 000 $ et d'une aide provinciale de 200 000 $, pour une réalisation non négligeable de 1,7 million de dollars.

«On a procédé à l'achat d'équipements hyper technologiques plutôt rares tant au Québec qu'au Canada», affirme-t-il.

Ces instruments à la fine pointe permettent ainsi de fabriquer des pièces métalliques complexes, d'accroître la capacité de production et favoriser la diversification de la clientèle.

«On est en négociation pour d'autres contrats», admet M. Tremblay. Et avec les pressions actuelles sur les marchés traditionnels, MF2 ne cesse d'explorer de nouvelles niches.

Taux de rétention du personnel de 95 %, augmentation du chiffre d'affaires de 40 % au cours des trois dernières années, certification ISO, méthode de fabrication «lean manufacturing»: voilà autant de résultats qui avaient séduit le jury du concours de la Jeune Chambre de commerce de Montréal.

Et la dernière distinction fut ce prix Radisson obtenu l'automne dernier dans la catégorie «Innovation et Technologie», en plus d'avoir été finaliste dans la catégorie «Entreprise manufacturière-PME».

MF2 effectue la production en série de pièces usinées de grande précision à partir de divers matériaux, que ce soit avec ses propres conceptions ou celles de ses clients.

«On prévoit embaucher une quinzaine de personnes d'ici trois ans», conclut la vice-présidente, Hélène Saint-Arnaud.