Les Bourses ont rebondi lundi, en flèche en Asie et plus modérément en Europe, après l'intervention vendredi de la Réserve fédérale américaine, le sursaut de Wall Street et une pause dans l'appréciation du yen.

Les Bourses ont rebondi lundi, en flèche en Asie et plus modérément en Europe, après l'intervention vendredi de la Réserve fédérale américaine, le sursaut de Wall Street et une pause dans l'appréciation du yen.

Les Bourses européennes, qui avaient connu dès vendredi soir un très net rétablissement après l'annonce surprise par la Réserve fédérale américaine (Fed) de l'abaissement de l'un de ses taux directeurs, continuaient sur leur lancée lundi, mais avec modération.

Ainsi, les trois places principales du vieux continent enregistraient une progression toute inférieure à 1% à la mi-journée: Francfort gagnait 0,31%, Paris 0,91% et Londres 0,68%. Même évolution pour Milan (+0,57%) et la Bourse suisse (+0,41%).

Madrid en revanche était presque stable (-0,03%).

Les trois principales bourses de la région nordique connaissaient une journée plus euphorique: Stockholm +1,24%, Copenhague +2,30% et Helsinki +1,69%.

En revanche à Tokyo, deuxième place financière mondiale, l'indice Nikkei des 225 valeurs a terminé la journée par un bond de 3,00% à 15.732,80 points, se tassant légèrement en fin de séance après avoir explosé jusqu'à 4,37%.

Il avait dévissé de 5,42% vendredi, sa plus forte chute depuis avril 2000, en raison d'une brusque appréciation du yen face aux autres devises, pénalisante pour les exportateurs nippons.

À Séoul, où la panique avait également régné jeudi et vendredi, l'indice Kospi a flambé de 5,70% lundi en clôture. Il a gagné 93,20 points, soit la plus forte hausse en une journée de toute son histoire.

Sydney a également achevé la journée sur un spectaculaire rétablissement (+4,61%), de même que Taïpeh (+5,26%).

À Hong Kong, l'indice Hang Seng a terminé la journée sur un bond spectaculaire de 5,9%, le plus élevé en points sur une journée depuis 1998.

À Shanghaï, l'indice composite a établi un nouveau record de clôture à 4,904,86 points, avançant de 5,33%.

Singapour a gagné 6,12%. Bangkok a pris pour sa part 4,43%, rassurée aussi, selon les analystes, par le résultat du référendum de dimanche, au cours duquel les Thaïlandais ont approuvé à une large majorité une nouvelle Constitution. Kuala Lumpur a suivi la tendance avec +4,4%.

Sur le marché des changes, la devise nippone repiquait légèrement du nez face au dollar. Le billet vert cotait 115,18 yens lundi soir en Asie, après avoir atteint un plancher de 112 yens en fin de semaine dernière.

Cette accalmie a également contribué à apaiser les angoisses des courtiers japonais, mais la situation demeure instable, ont averti les analystes.

La Banque du Japon (BoJ) a par ailleurs injecté lundi 1000 milliards de yens (6,7 milliards d'euros) dans le marché monétaire nippon afin de faire face à une demande accrue de liquidités, ce qui porte à 2600 milliards de yens (17,3 milliards d'euros) le montant apporté par la BoJ aux banques japonaises depuis jeudi.

La Banque centrale européenne (BCE) et la Fed américaine ont elles aussi procédé ces derniers jours à de grosses injections de liquidités.

Ce parachutage massif d'argent frais est destiné à prévenir un assèchement du crédit, la crise du «subprime» ayant engendré un climat de défiance généralisée entre banques. Ces dernières, se soupçonnant mutuellement --à tort ou à raison-- d'avoir perdu des fortunes dans des crédits immobiliers douteux, hésitent en effet à se prêter de l'argent entre elles.