Pour comprendre dans quel terreau la crise du marché des prêts à risque a pris racine, il faut remonter au début des années 2000.

Pour comprendre dans quel terreau la crise du marché des prêts à risque a pris racine, il faut remonter au début des années 2000.

La bulle des titres de technologie vient d'exploser. Les attentats du 11 septembre ont secoué les États-Unis. Pour atténuer la récession, la Réserve fédérale américaine abaisse rapidement son taux directeur.

Malgré la baisse marquée des taux d'intérêt, la création d'emplois demeure timide et l'inflation plutôt faible. Les marchés commencent à craindre la déflation, soit une spirale malsaine de baisse des prix, comme celle qui a miné l'économie japonaise.

En 2003, la Fed réduit son taux directeur jusqu'à 1%, son plancher des 50 dernières années. En soustrayant l'inflation, le taux d'intérêt devient négatif. "

«C'est comme jeter de l'huile sur le feu», dit Vincent Delisle, stratège aux Marchés des capitaux Scotia. Comme de fait, le marché immobilier américain s'enflamme.

Ce n'est qu'à la mi-2004 que la Fed commence à relever son taux directeur, en 17 hausses consécutives qui le mènent à 5,25% aujourd'hui. Mais les taux d'intérêt sur les obligations à long terme ne suivent pas la tendance à la hausse.

Pas plus que les taux d'intérêt sur les obligations plus risquées. Les sociétés qui ont une cote de crédit spéculative sont en mesure de se financer pratiquement au même taux que le gouvernement.

Les investisseurs complaisants ne perçoivent plus le risque de crédit. «Ils sont prêts à tout pour bonifier leur rendement, y compris acheter des produits plus risqués», dit Benoît Durocher, président d'Addenda Capital, une firme spécialisée dans la gestion d'obligations.