L'onde de choc ressentie au Canada après la débâcle du marché américain des prêts hypothécaires à risque a tiré le huard à son plus bas niveau depuis mai.

L'onde de choc ressentie au Canada après la débâcle du marché américain des prêts hypothécaires à risque a tiré le huard à son plus bas niveau depuis mai.

Après avoir plongé à 92,61 cents US, son plus bas niveau depuis le 29 mai, le dollar canadien s'échangeait à 92,78 cents US à la clôture, en baisse de 97 centièmes. Un dollar américain permet d'acheter 1,078$ canadien.

La devise canadienne a poursuivi sa chute amorcée jeudi après que la firme de services financiers Coventree [[|ticker sym='T.COF'|]], premier émetteur canadien d'effets de commerce hors du secteur bancaire, s'est mise en quête de financement d'urgence pour refinancer des billets arrivant à échéance cette semaine.

Mercredi, la firme a dit avoir trouvé preneur pour quelque 600 millions de billets adossés à des créances.

«Le dollar canadien continuera de souffrir tant qu'il y aura des gens qui prennent des risques injustifiés, a commenté Dustin Reid, stratège principal pour les marchés de change chez ABN Amro, à Chicago. Si le taux de change passe la barre du 1,08$ pour un dollar américain, plusieurs fonds vont réagir en vendant la devise.»

Le huard a reculé de 0,9% par rapport au yen, le désengagement des spéculateurs sur écart de rendement faisant monter les enchères sur la devise japonaise.

La spéculation sur écart de rendement est une opération par laquelle les investisseurs empruntent au Japon, où le taux préférentiel est de 0,5%, pour acheter des actifs à plus haut rendement dans des pays comme le Canada où le taux préférentiel est de 4,5%.

La Banque du Canada a indiqué qu'elle élargissait la liste des actifs acceptés en garantie des emprunts d'un jour destinés à fournir des liquidités aux marchés financiers.

La banque centrale a fait cette annonce mercredi sur son site web en précisant que cette mesure était temporaire.

L'institution, qui accepte déjà les titres du gouvernement fédéral, a indiqué qu'elle accepterait aussi en garantie des titres comme les obligations des gouvernements provinciaux et les effets de commerce.

Le 9 août dernier, la Banque du Canada a déclaré qu'elle fournirait toutes les liquidités nécessaires pour atténuer la crise qui affecte le marché du crédit provoqué par l'effondrement du prêt hypothécaire à risque aux États-Unis.

Morgan Stanley a recommandé la vente des dollars canadiens puisque la Banque du Canada est peu susceptible de relever son taux directeur.

«La menace que représente la crise du prêt à risque aux États-Unis est plus importante pour le Canada en raison de sa proximité avec les États-Unis, a soutenu en entrevue Sophia Drossos, stratège en devises chez Morgan Stanley, à New York. Le dollar canadien pourrait bien descendre encore plus bas alors que les investisseurs réduisent leur position.»

Selon Mme Drossos, le huard pourrait bien s'échanger à 1,10$ pour un dollar américain d'ici les trois prochains mois.