18 décembre 2006. L'action de Theratechnologies clôture à 2,75$. Dix jours plus tard, elle flottera à près de 7,50$. Entre les deux, ce n'est pas le père Noël qui est passé. Mais le dévoilement de résultats positifs de phase III, un événement rare dans le monde des biotechnologies.

18 décembre 2006. L'action de Theratechnologies clôture à 2,75$. Dix jours plus tard, elle flottera à près de 7,50$. Entre les deux, ce n'est pas le père Noël qui est passé. Mais le dévoilement de résultats positifs de phase III, un événement rare dans le monde des biotechnologies.

Voilà maintenant 10 ans que la biotech montréalaise planche sur le TH9507, un produit qui s'attaque à la lipodystrophie. La condition modifie la répartition des graisses chez plusieurs patients atteints du VIH, creusant les joues et provoquant une accumulation de gras au niveau de l'abdomen.

De plus en plus de gens commencent à croire que le TH9507 est effectivement le produit qui pourra les aider. Ceci ouvrirait la porte de Theratechnologies à un marché qu'elle estime entre 400 et 800 millions US aux États-Unis et en Europe seulement.

Le président et chef de la direction, Yves Rosconi, est déjà enthousiaste. "Dans 99% des cas de biotechs qui floppent, ce qui achoppe, c'est l'efficacité du médicament qui n'est pas là. Nous avons montré que la nôtre est très au rendez-vous", déclare-t-il à La Presse Affaires.

Le TH9507 est dans le dernier droit de la batterie de tests qu'il doit subir avant la commercialisation. Des patients qui l'ont consommé pendant six mois ont présenté une réduction de 20% de leur graisse viscérale, pulvérisant l'objectif visé de 8%. Ce sont ces résultats qui ont provoqué l'euphorie des investisseurs en décembre dernier.

Les analystes sont toujours derrière Theratechnologies. Huit des 10 répertoriés par l'agence Bloomberg font une recommandation d'achat sur son action.

Les études, toutefois, ne sont pas terminées. Celle dont les échos ont déjà filtré se poursuit pour un autre six mois, au cours desquels les patients qui prenaient le TH9507 troquent leur consommation pour un placebo et vice-versa. Une deuxième étude de phase III visant à confirmer la première a aussi été lancée en janvier 2007. Résultats attendus: l'an prochain. Il faudra ensuite présenter le dossier aux autorités réglementaires, qui devront de leur côté l'étudier, pour une commercialisation éventuelle fin 2009.

Un long processus? "Bien sûr que c'est long. Mettre un médicament sur le marché n'est pas une sinécure ! On ne construit pas des vis et des boulons, lance M. Rosconi. Mais des résultats positifs de phase III, il y a moins de cinq entreprises au Canada qui en ont obtenu au cours des 20 dernières années. Alors si on n'est pas enthousiastes maintenant, on est aussi bien d'aller jouer au golf."