Les Canadiens n'auront pas à payer de redevance pour leurs chaînes de télévision généralistes, mais ils devront probablement tolérer plus de publicité pendant leurs émissions préférées.

Les Canadiens n'auront pas à payer de redevance pour leurs chaînes de télévision généralistes, mais ils devront probablement tolérer plus de publicité pendant leurs émissions préférées.

Au terme de son examen de la télévision conventionnelle, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a jugé que la santé financière des entreprises de radiodiffusion ne justifiait pas l'imposition de frais additionnels aux abonnés du câble ou des services par satellite.

L'organisme de réglementation a toutefois décidé d'abolir d'ici le 1er septembre 2009 les limites au nombre de minutes de réclame par heure. L'augmentation se fera toutefois de manière graduelle.

Le maximum passera de 12 à 14 minutes par heure le 1er septembre prochain, puis il sera haussé à 15 minutes un an plus tard. Le Conseil évaluera l'impact de cette augmentation avant de confirmer l'abolition des limites.

«Les télédiffuseurs auront la flexibilité de diffuser davantage de messages publicitaires et ce seront les téléspectateurs canadiens qui décideront de ce qui est acceptable», a expliqué jeudi le président du CRTC, Konrad Von Finckenstein.

Cette modification aux règles était ardemment souhaitée par les télédiffuseurs qui disaient avoir besoin de fonds additionnels afin de faire face aux changements que vit leur industrie.

L'un des plus importants concerne la transition vers la télédiffusion numérique et haute définition qui devra être terminée au plus tard le 31 août 2011. Après cette date, les gens qui n'auront pas de téléviseur numérique ne recevront plus de signal de télévision.

Le CRTC explique qu'il a choisi d'imposer une date butoir pour encourager l'industrie canadienne à se lancer dans la production d'émissions numériques. Le Conseil voulait éviter que le public soit forcé de se tourner vers la production étrangère pour bénéficier de la nouvelle technologie.

D'autres pays ont déjà imposé des dates butoir. C'est notamment le cas des États-Unis où la télédiffusion en mode analogique disparaîtra le 17 février 2009.

La nouvelle réglementation sur la télévision conventionnelle découle d'audiences tenues l'automne dernier à Gatineau.

Les entreprises de télédiffusion dont Quebecor Média (TVA), TQS, Radio-Canada et Canwest Global avaient toutes évoqué leur besoin criant d'argent et la nécessité de revoir le modèle de financement de la télévision, bouleversé par la concurrence d'Internet, l'éclatement des auditoires et la multiplication des plateformes offertes aux annonceurs.

Cette question a refait surface l'hiver dernier, avec la crise du Fonds canadien de télévision (FCT), un organisme financé par les câblodistributeurs et qui sert à soutenir les projets de producteurs privés.

Le CRTC a formé un comité spécial pour étudier le fonctionnement du FCT après que Quebecor et Shaw aient suspendu leur contribution pendant six semaines. Les conclusions de ce groupe d'étude ne sont pas encore connues.