Bien seule dans son coin depuis la fusion d'Abitibi-Consolidated avec Bowater, Tembec ne pense pas à se marier, parce qu'elle doit d'abord améliorer son bilan pour être plus attrayante pour d'éventuels fiancés.

Bien seule dans son coin depuis la fusion d'Abitibi-Consolidated avec Bowater, Tembec ne pense pas à se marier, parce qu'elle doit d'abord améliorer son bilan pour être plus attrayante pour d'éventuels fiancés.

«Notre bilan est problématique. On a des choses à faire avant de penser à une fusion, a indiqué hier le vice-président aux finances, Michel Dumas, avant l'assemblée annuelle de l'entreprise. À court terme, ce n'est pas dans notre radar.»

Ce qui urge, pour Tembec [[|ticker sym='T.TBC'|]], c'est de réduire la dette et d'améliorer les résultats. Dans son état actuel, l'entreprise est bien peu attirante pour un partenaire, a admis M. Dumas.

Cela dit, la direction de Tembec n'exclut rien. «Nous évaluerons ces opportunités quand elles viendront», a indiqué son président, James Lopez.

Tembec n'a pas peur d'être laissée pour compte dans le mouvement de consolidation en cours dans l'industrie de la forêt.

«Nous avons déjà participé à la consolidation par des acquisitions, a soutenu M. Lopez. Il y aura toujours des occasions.»

Tembec a l'intention de continuer à travailler à réduire l'endettement et à améliorer l'efficacité de ses usines.

Pour y parvenir, l'entreprise pourrait vendre des éléments d'actif, et plusieurs s'attendent à son retrait du secteur du papier journal.

Tembec est un tout petit acteur dans le papier journal. Ses deux usines, à Kapuskasing et à Pine Fall en Ontario, produisent seulement 500000 des 10 millions de tonnes produites chaque année en Amérique du Nord.

Selon Michel Dumas, la décision de Tembec de rester ou non dans le secteur du papier journal dépend du marché. «La question, c'est la demande et quand elle arrêtera de baisser. On n'a pas la réponse», a-t-il dit.

Le président James Lopez a souligné que la demande globale de papier journal augmente, et que ce n'est qu'en Amérique du Nord qu'elle est en chute libre. Il souhaiterait que le gouvernement du Québec intervienne pour réduire le prix des approvisionnements plutôt d'offrir de prêter de l'argent aux entreprises. «Les prêts, il faut les rembourser un jour ou l'autre.»

Tembec affiche un profit de 138 millions de dollars (1,62$ par action) au premier trimestre, comparativement à une perte de 54 millions (64 cents par action) pour la même période l'an dernier. Mais ce retour à la rentabilité est essentiellement dû au remboursement des droits compensateurs payées par l'entreprise pendant le conflit du bois-d'oeuvre avec les États-Unis. Tembec a reçu 270 millions qui lui ont permis de sortir la tête de l'eau.

Au cours des derniers mois, les mesures prises par Tembec se sont traduites par des fermetures et des licenciements qui ont fait passer son effectif de 11000 à un peu plus de 9000 personnes. D'autres fermetures temporaires pourraient être dictées par le marché, a indiqué Michel Dumas, mais le pire est derrière. «Les grosses fermetures, on les a faites.»

En dépit de l'optimisme de la direction, les actionnaires de Tembec restent inquiets. L'action a perdu presque 10% hier, pour finir la journée à 2,70$. Depuis un an, le titre a oscillé entre 98 cents et 3,15$.