Ça va bien chez CAE, qui a vu son bénéfice net grimper de 80% au deuxième trimestre. Ça va tellement bien que la perte d'une commande de 35 millions de dollars n'a pas ému la direction outre mesure.

Ça va bien chez CAE, qui a vu son bénéfice net grimper de 80% au deuxième trimestre. Ça va tellement bien que la perte d'une commande de 35 millions de dollars n'a pas ému la direction outre mesure.

"Nous voyons cela comme une occasion, pas uniquement comme un problème", a déclaré le président et chef de la direction de CAE, Robert Brown, au cours d'une conférence téléphonique hier.

Au début de la semaine, le géant américain de la messagerie Federal Express, a annulé la commande qu'elle avait placée auprès d'Airbus pour 10 appareils géants A380. FedEx a fait savoir qu'elle en avait assez des délais qui se sont multipliés dans le programme de développement de l'A380. L'entreprise a commandé à la place 15 appareils 777 auprès de Boeing.

Or, FedEx avait également placé auprès de CAE une commande pour deux simulateurs de vol pour l'A380. Le prix de détail pour un tel simulateur tourne autour de 17 millions de dollars. FedEx n'a pas encore annulé officiellement cette commande, mais CAE s'attend à ce que ça ne tarde pas trop.

"Nous sommes en discussion avec eux pour voir s'il n'y aurait pas d'autres simulateurs qui pourraient les remplacer", a indiqué M. Brown.

Ça tombe bien, CAE fabrique justement des simulateurs de vol pour les 777 et les 757 de Boeing.

"Nous sommes le fournisseur attitré de FedEx en fait de simulateurs, a soutenu M. Brown. Nous pensons être en bonne position pour nous entendre."

CAE a déjà fabriqué et livré trois autres simulateurs pour l'A380, soit deux pour Airbus et un pour Qantas. Ce transporteur australien n'a aucunement l'intention d'annuler sa commande pour des appareils A380. En fait, il vient tout juste de commander huit appareils supplémentaires, pour un total de 20 avions.

CAE est également en voie de fabriquer deux autres simulateurs pour l'A380 pour Emirates. Le transporteur de Dubaï n'a pas apprécié le fait qu'Airbus ait reporté de près de deux ans la livraison de ses appareils A380, mais il n'a pas encore fait connaître ses intentions quant à la suite des événements.

M. Brown a affirmé hier que CAE devrait pouvoir obtenir d'autres commandes pour des simulateurs pour l'A380 de la part d'autres clients.

La division Produits de simulation - Civil de CAE se porte d'ailleurs très bien et a permis à l'entreprise montréalaise d'enregistrer un solide deuxième trimestre. Les revenus de cette division ont augmenté de plus de 50 % par rapport au même trimestre de l'exercice précédent pour atteindre 84,2 millions. Le bénéfice d'exploitation sectoriel a carrément explosé, passant de 3,4 millions à 18,6 millions. M. Brown a cependant fait savoir qu'il ne fallait pas s'attendre à une performance aussi éclatante au cours des trimestres à venir. C'est qu'il y a eu un nombre particulièrement élevé de livraisons au cours du trimestre. C'est aussi que CAE a reçu des sommes importantes versées rétroactivement par Investissement Québec dans le cadre du projet de recherche et développement Phoenix. À l'avenir, les contributions gouvernementales seront davantage étalées dans le temps.

Le projet Phoenix, un projet de 630 millions sur six ans, dispose d'une aide de 31,5 millions de la part d'Investissement Québec et de 189 millions de la part du gouvernement fédéral, par le biais du programme Partenariat technologique Canada. Le projet permettra à l'entreprise d'étudier d'autres secteurs où elle pourrait appliquer son expertise en simulation. Hier, M. Brown a d'ailleurs laissé savoir que CAE regardait du côté de la vision synthétique, un système de vision très améliorée pour les pilotes.

La bonne tenue de la division Produits de simulation - Civil a permis à CAE d'enregistrer un bénéfice net de 30,9 millions au deuxième trimestre, comparativement à 17,1 millions au même trimestre de l'exercice précédent. Les revenus sont toutefois demeurés stables à 280 millions.

Après avoir connu un bon départ à l'ouverture, le titre de CAE a fini par clôturer à 10,03 dollars à la Bourse de Toronto hier, soit une perte de 1,57% par rapport à la veille.