Un concurrent pétant de santé attend le Groupe Jean Coutu en Ontario s'il veut grandir davantage dans le marché outre-Outaouais, après avoir pansé ses plaies aux États-Unis.

Un concurrent pétant de santé attend le Groupe Jean Coutu en Ontario s'il veut grandir davantage dans le marché outre-Outaouais, après avoir pansé ses plaies aux États-Unis.

Hier à Toronto, le plus gros détaillant en pharmacie au Canada anglais, Shoppers Drug Mart (SC), a annoncé ses résultats trimestriels. Et encore une fois, ce détaillant dont la moitié des 1000 magasins sont en Ontario avait de quoi réjouir ses actionnaires.

Il a annoncé un bénéfice trimestriel rehaussé de 15% en un an à 290 millions et un chiffre d'affaires trimestriel augmenté de 8,8% à 2,3 milliard. Aussi, ses ventes des magasins comparables (ouverts depuis plus d'un an) étaient en progression de 6,6%.

"Shoppers Drug Mart continue de grossir tout en maintenant une bonne performance", a constaté Robert Gibson, analyste chez Octagon Capital, à Toronto.

"Shoppers est devenue une marque dominante (au Canada anglais). Ce détaillant améliore beaucoup ses magasins et les consommateurs les apprécient", a commenté pour sa part Greg Eckel, gestionnaire de fonds chez Morgan Meigher & Associates, qui détient des actions de Shoppers.

Au Québec, dans le fief de Jean Coutu, Shoppers Drug Mart lui fait concurrence avec 98 magasins Pharmaprix.

À la Bourse de Toronto, hier, les investisseurs ont apprécié ces résultats en poussant les actions en hausse supérieure à la progression de l'indice de marché S&P/TSX.

Elles ont terminé à 45,99$, ce qui porte la valeur boursière de Shoppers à 9,86 milliards, en hausse de 6% depuis le début de l'année.

En fait, depuis son inscription en Bourse il y a cinq ans, Shoppers affiche une appréciation annuelle de 18% en moyenne.

En comparaison, son concurrent québécois, le Groupe Jean Coutu, est aux prises avec une valeur boursière rétrécie de 18% depuis le début de cette année. Elle se chiffre maintenant à 1,67 milliard, ou 11,76$ l'action en fermeture hier à Toronto.

Évidemment, cette déveine boursière de Coutu est attribuable en majeure partie à sa mésaventure aux États-Unis avec ses 1858 magasins Eckerd et Brooks.

Cette expansion ratée est en voie de correction avec une transaction de 2,5 milliard$US conclue avec Rite-Aid, le numéro trois des pharmacies aux États-Unis.

Car en ce qui concerne ses activités principales au Canada, très concentrées au Québec, le Groupe Jean Coutu a continué de faire plutôt bien.

Ses plus récents résultats montraient une progression de ses ventes totales de 7,6%. Quant à l'importante mesure des ventes de magasins comparables, elle s'affichait aussi en bonne hausse de 6,9%.

N'empêche, si les hauts dirigeants de Jean Coutu veulent donner suite à leurs ambitions vers l'Ontario, le défi s'annonce important en raison de la vive concurrence sur ce marché.

Car en plus de Shoppers Drug et ses 507 magasins ontariens, Coutu devrait affronter le groupe Katz, bien implanté en Ontario avec des centaines de pharmacies de marque Rexall, Guardian et I.D.A.

Par ailleurs, le géant alimentaire Loblaws a aussi fait une percée importante dans ce marché en Ontario avec des comptoirs de pharmacie dans des dizaines de supermarchés.

Enfin, le détaillant Wal-Mart est pressenti pour augmenter sa présence dans le marché avec l'expansion au Canada de ses "méga-magasins", qui combinent un magasin à rayons et supermarché.

Le premier de ces magasins a été ouvert mardi en périphérie de Toronto. Wal-Mart prévoit en ouvrir une dizaine d'ici la fin de 2007.