Les Québécois sont encore un peu timides avec la gestion de leurs épargnes personnelles, au lieu de les faire fructifier le plus possible, estime le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Réal Raymond.

Les Québécois sont encore un peu timides avec la gestion de leurs épargnes personnelles, au lieu de les faire fructifier le plus possible, estime le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Réal Raymond.

Par conséquent, plusieurs Québécois d'âge mûr se retrouvent ces années-ci en situation de "rattrapage financier" à l'approche de la retraite.

"Les épargnants québécois s'en tiennent davantage que leurs voisins ontariens, par exemple, à des placements moins risqués, comme des titres à revenus fixes", a indiqué M. Raymond lors d'un séminaire bancaire à Toronto, hier.

"Et l'une des conséquences, ces dernières années, c'est que les Québécois ont obtenu des rendements inférieurs de leurs épargnes. La situation change, mais les Québécois sont encore en rattrapage en ce qui concerne la gestion des finances personnelles."

Le président de la Banque Nationale a fait ce commentaire en réponse à une question d'un analyste à propos du "taux d'épargne inférieur au Québec".

Selon M. Raymond, l'une des explications de cet écart entre le Québec et l'Ontario, notamment, tiendrait d'abord au fait que le revenu personnel disponible (après impôt) des Québécois demeure inférieur à celui de leurs voisins ontariens. Mais aussi, a expliqué le président de la Banque Nationale, les Québécois obtiennent un rendement moindre de leurs épargnes et de leurs placements parce qu'ils hésitent à investir dans la portion "plus agressive" de tout portefeuille.

En contrepartie, Réal Raymond a souligné que les Québécois étaient moins audacieux en ce qui a trait au financement d'actif à long terme, comme l'achat d'une propriété.

"En général, le niveau de comptant par rapport à la valeur de l'hypothèque est un peu plus élevé au Québec que ce que l'on observe en Ontario", a dit le président de la Nationale.

Et de son point de vue de banquier, cette prudence financière des Québécois pour leur principal actif immobilier contribue à un "portefeuille de prêts moins risqués", a souligné M. Raymond.

Cette prudence financière se retrouve aussi chez les dirigeants de PME au Québec, une importante clientèle pour la banque. "Par exemple, on s'attendait à ce que l'impact de la hausse du dollar sur les PME exportatrices serait plus important qu'il s'est avéré jusqu'à maintenant, ce qui aurait pu détériorer davantage notre portefeuille de prêts", a dit M. Raymond, devant les analystes et les investisseurs institutionnels réunis hier à Toronto.

"En fait, même s'ils ont subi une baisse de rentabilité de leurs exportations, ces dirigeants de PME sont aussi demeurés proactifs afin de rehausser l'efficacité de leur entreprise."

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