Le gouvernement nippon a officiellement annoncé jeudi la reprise des importations de boeuf américain, suspendues depuis 2003 avec une parenthèse d'un mois, après un rapport favorable de vétérinaires envoyés aux Etats-Unis pour y évaluer les conditions dans les abattoirs.

Le gouvernement nippon a officiellement annoncé jeudi la reprise des importations de boeuf américain, suspendues depuis 2003 avec une parenthèse d'un mois, après un rapport favorable de vétérinaires envoyés aux Etats-Unis pour y évaluer les conditions dans les abattoirs.

Le Japon avait annoncé le 21 juin la levée de l'embargo sur la viande bovine américaine, instauré en décembre 2003 et brièvement levé en décembre 2005 avant d'être brusquement rétabli un mois plus tard.

La levée effective de l'embargo était toutefois subordonnée aux résultats d'une visite d'inspection de vétérinaires nippons dans les 35 abattoirs américains qui souhaitent exporter de la viande vers le Japon.

Ces inspecteurs ont déclaré que les conditions sanitaires étaient satisfaisantes dans 34 des 35 abattoirs, a indiqué le ministre de la Santé, Jiro Kawasaki, lors d'une conférence de presse.

Le Japon avait imposé un embargo sur le boeuf américain en décembre 2003, aussitôt après la découverte de cas d'ESB (encéphalopathie spongiforme bovine) aux Etats-Unis et au Canada.

A la requête du président George W. Bush, Tokyo avait accepté en décembre 2005 de reprendre les importations à condition que les bovins soient âgés de moins de 20 mois et que les parties jugées "à risques" (cerveau et moelle épinière) soient préalablement retirées.

Mais Tokyo avait de nouveau suspendu précipitamment les importations le 20 janvier dernier après la saisie à Tokyo d'un chargement de boeuf contenant de la moelle épinière.

"S'il y a une nouvelle violation, nous suspendrons les importations dans leur ensemble", a averti jeudi M. Kawasaki.

L'accord sur le boeuf permet de régler le principal contentieux du Japon avec son grand allié américain.

Avant l'embargo, le Japon était le premier importateur mondial de viande bovine nord-américaine, représentant un marché de 1,7 milliard de dollars en 2002. Des sénateurs américains avaient menacé Tokyo de lourdes représailles économiques si les importations ne reprenaient pas rapidement.

Les premiers chargements de boeuf américain devraient arriver au Japon dans le courant du mois d'août. Mais reste pour les exportateurs à convaincre les consommateurs nippons, rendus extrêmement méfiants par deux ans et demi de prohibition, de goûter à nouveau à la viande américaine.

"Je n'ai pas confiance dans la sécurité du boeuf américain. Je crois que le gouvernement japonais a capitulé face aux pressions américaines. Je n'achète plus que du boeuf japonais", a ainsi déclaré à l'AFP Michiko Sekimoto, une femme au foyer de 51 ans, interrogée devant une boucherie de Tokyo.

"Je pense que le boeuf japonais est plus sûr et a meilleur goût. Je préfère payer plus cher pour manger quelque chose de bon et de fiable", a affirmé pour sa part Reiko Tajima, une employée de bureau de 33 ans.

"Il y a une différence de culture gastronomique entre le Japon et les Etats-Unis. En général les Américains sont moins sensibles que les Japonais au goût, à la sécurité où à la façon de servir les aliments", soutient-elle.

Le Premier ministre Junichiro Koizumi a déclaré que "les gens mangeront du boeuf américain s'ils en ont envie".

"Le gouvernement japonaias a autorisé la reprise des importations après s'être assuré qu'elles étaient sûres. Maintenant c'est au consommateur de décider", a-t-il déclaré.

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