Un concessionnaire américain de motoneiges affirme que Bombardier Produits récréatifs (BRP) lui a ordonné de cesser la vente de motoneiges, VTT et bateaux aux Canadiens qui souhaitent profiter aux États-Unis de la vigueur du dollar canadien.

Un concessionnaire américain de motoneiges affirme que Bombardier Produits récréatifs (BRP) lui a ordonné de cesser la vente de motoneiges, VTT et bateaux aux Canadiens qui souhaitent profiter aux États-Unis de la vigueur du dollar canadien.

Ron Thompson, propriétaire de Gateway Sports à Grand Forks, au Dakota du Nord, affirme avoir été avisé par BRP de hausser la surtaxe destinée aux clients canadiens et, ultimement, de cesser de vendre aux Canadiens tout simplement.

Bombardier Produits récréatifs est le fabricant des populaires produits Ski-Doo et Sea-Doo.

«Les Canadiens veulent acheter un produit canadien mais je n'ai pas le droit de leur vendre», a indiqué M. Thomson. «J'ai eu plus de 35 appels de Canadiens la semaine dernière et 10 autres appels cette semaine.»

Il affirme avoir dû rejeter ces plus récentes requêtes.

Les Canadiens peuvent épargner plusieurs milliers de dollars sur leur achat d'une motoneige aux États-Unis, fait valoir M. Thompson.

Le modèle Renegade X 800 est vendu 10 000 $ dans son magasin, mais un client de Winnipeg devrait débourser 13 000 $ à 14 000 $ pour l'obtenir.

Selon M. Thompson, la politique habituelle de BRP prévoyait que les concessionnaires devaient imposer une surtaxe de 7,5% sur toutes les ventes aux Canadiens. Il y a deux semaines, elle a été modifiée pour préciser que la surtaxe serait de 7,5% ou 1250 $, soit le plus élevé des deux montants.

La semaine dernière, la compagnie a haussé ce montant à 3000 $. Et plus tôt cette semaine, a poursuivi M. Thompson, un représentant de BRP lui a simplement dit de ne plus vendre aux Canadiens.

«Ils affirment que c'est pour protéger les concessionnaires canadiens mais lorsque le dollar canadien (était à 70 ¢) et que les Américains allaient au nord pour faire leur achat, personne ne protégeait mes intérêts», a dit M. Thompson.

De plus, Bombardier annule la garantie sur les achats que les Canadiens font aux États-Unis, même si l'achat a initialement été fait par un Américain, et a menacé d'annuler les ententes conclues avec les concessionnaires qui vendent à des Canadiens, a ajouté M. Thompson.

«Je paye 5000 $ par mois en intérêts sur mes stocks, mais je n'ai pas le droit de vendre aux Canadiens qui tentent d'économiser de l'argent», a observé M. Thompson. «C'est tout simplement injuste.»

BRP a toujours attribué des restrictions géographiques à ses concessionnaires et a toujours usé de pénalités financières pour qu'elles soient respectées, a fait valoir le porte-parole de l'entreprise, Pierre Pichette.

Selon M. Pichette, les concessionnaires ne sont pas autorisés à vendre à des citoyens d'un autre pays. La politique est basée sur les analyses de marché et vise à assurer que les concessionnaires ne font pas que vendre les produits mais en assurent le service.

La pénalité a été augmentée au cours des deux dernières semaines pour empêcher les concessionnaires de céder à la pression des consommateurs canadiens, a précisé M. Pichette.

«Nous avons dû faire des ajustements (à la pénalité) pour aujourd'hui», a indiqué M. Pichette, qui a ajouté que la politique de la compagnie empêchait aussi les concessionnaires canadiens de vendre leurs véhicules aux Américains.