M. Machin ne fait pas sa part des corvées communes. Mme Chose est un tyran au conseil d'administration. Les regards s'assombrissent. Les ragots circulent. Les invectives volent. Les lettres (anonymes) de bêtises (très ciblées) apparaissent dans les boîtes aux lettres. Les clans se forment

M. Machin ne fait pas sa part des corvées communes. Mme Chose est un tyran au conseil d'administration. Les regards s'assombrissent. Les ragots circulent. Les invectives volent. Les lettres (anonymes) de bêtises (très ciblées) apparaissent dans les boîtes aux lettres. Les clans se forment

«Le défi d'une coopérative, comme de toute société, est l'équilibre entre le je et le nous, exprime Raymond Villeneuve, président d'une coopérative de Montréal. Il y a des coopératives qui vont très bien, d'autres moyennement bien, et d'autres où c'est l'enfer.»

Les mésententes dérapent quelquefois jusqu'en cour. Avocate au cabinet Sylvestre Fafard Painchaud, Iris Montini consacre 90% de son temps aux conseils aux coopératives d'habitation et à leurs litiges.

«Quand ça va mal, comme ce sont des voisins, le problème devient plus personnel que ça ne le devrait, décrit-elle. J'essaie de dépersonnaliser les conflits.»

Règle générale, l'avocate cherche à obtenir un règlement à l'amiable. «Je considère que les coopératives doivent dépenser leur argent ailleurs que devant les tribunaux», énonce-t-elle.

«Le point primordial, selon moi, c'est qu'il faut avoir le goût de vivre dans ce type de milieu communautaire. C'est lorsqu'on n'y va que pour le loyer moindre que les conflits naissent.»

Ce potentiel de conflit, cette personnalité bien particulière, expliquent pourquoi les coopératives instituent des comités de sélection, qui choisissent soigneusement les nouveaux locataires. N'y entre pas qui veut.